Deuxième année concluante, sous la halle Freyssinet. Ce samedi, le public était encore présent au rendez-vous des 24e Rendez-vous de la bande dessinée. Et ce dès l’ouverture, à 10 heures.
La veille au soir, l’inauguration officielle n’aura donc pas amené d’informations nouvelles précises sur l’avenir du lieu. La tendance était apparemment plutôt quand même à une reconduction pour une troisième année dans ce lieu que s’est magnifiquement approprié le festival et qui commence à être investi également naturellement par le public.
Le festival amiénois aura reçu, en revanche, le soutien affiché des différentes institutions. La veille déjà, à la Maison de la culture, Nathalie Devaize, adjointe à la culture d’Amiens avait souligné combien ce Rende-vous de la BD était désormais le marqueur de “l’identité culturelle de la métropole“. Le lendemain, Brigitte Fouré, maire (UDI) d’Amiens a rappelé la “reconnaissance nationale” dont bénéficie déjà le festiva; Alain Gest, président (LR) de la Métropole souligna que la bande dessinée était bien désormais un “art adulte”, message également relayé par François Decoster, vice-président en charge de la culture au Conseil régional des Hauts-de-France. Et le petit hapening de la soirée a donc été le fait de Laurent Somon, exercice de style assez brillant mais vrai hommage sincère au 9e lire (à lire plus bas, avec son aimable autorisation).
Ambiance chaude mais fluide et apaisée. Effet sans doute d’une réflexion et d’une organisation faite moins dans l’urgence que les 3 mois de l’an passé. Les différentes propositions, très éclectiques, de l’année ont semble-t-il bien su trouver leur public. Les rencontres à l’auditorium de cette première journée (avec de grosses pointures, comme l’équipe de Blake et Mortimer revisité par Schuiten, Enrico Marini, Marc-Antoine Mathieu ou le concert dessiné délicat et envoutant de Zeina Abirached et son piano oriental) ont été bien suivis.
Les visites guidées en expo, avec la complicité des auteurs, voire des concepteurs, ont aussi donné lieu à des moments d’échanges chaleureux et vrais. A saluer aussi, l’investissement des auteurs de Beyrouth, aux propositions multiples (de la visite guidée jusqu’à la fresque à colorier de la skyline de la capitale libanaise). A saluer aussi les deux “fabriques” avec des dessinateurs mais aussi un espace dédié aux coloristes (les éternels oubliés de la BD). Quant à l’offre jeunesse, elle était de nouveau diverse et à la hauteur
Si l’exposition Blake et Mortimer le Dernier Pharaon a bien été le centre d’attraction attendu (et la pyramide renversée amiénoise restera longtemps dans les esprits), elle n’a pas phagocyté le reste. Et il en de même pour les dédicaces – aux auteurs encore plus judicieusement répartis dans différents points de la halle, réduisant l’effet “abattage” de cet aspect incontournable des festivals de bande dessinée.
Et justement, côté lecteurs, le succès des boîtes à lire, permettant de bouquiner tranquillement assis ou couchés, à l’intérieur ou à l’extérieur confirme sa réussite.
A continuer donc ce dimanche, avec notamment une nouvelle visite de l’expo Beyrouth (à faire absolument, guidés par Justin Wadlow et Michèle Standjofksi) mais aussi celle des dix ans de la Gouttière avec Renaud Dillies (dont le deuxième tome de son délicieux Emouvantail sort tout juste pour le festival) ou encore une intrigante, mais donc alléchante rencontre sur “Dessin, danse mouvement”.
De quoi bien buller encore. Et, en attendant, les mots du président du département de la Somme avant les images de ce samedi.
Paranomase et hommage à la bande dessinée
Croyez bien que je suis très heureux d’être ici même à une heure peu Tardi…ve pour l’inauguration des rendez-vous de la BD. « Rendez – vous »!…Je me rends avec plaisir.
Je tiens tout d’abord à m’excuser (pour ceux qui s’en souviennent) mais mon propos aura quelques similitudes avec celui prononcé lors de la présentation de l’affiche de cette édition voici quelques semaines. Ceci étant dit ne croyez pas qu’il s’agit d’une habitude chez les Somon même si l’homonyme de mon frère Pascal a écopé d’une peine de sursis pour plagiat pour avoir réalisé des affiches avec l’effigie de cet emblème de votre art, Tintin après le dépôt d’une plainte de la société Moulinsart.
Bref, aujourd’hui à l’ombre d’Hippocrate, depuis quelques années je peux être des vôtres, dans ce monde Dorison– un monde qui vous porte et qui nous transporte!
Les rendez-vous de la BD ne sont pas un monde de Chaland classique, mais un festival, un monde de passionnés, de curieux, un monde …. de Moor. Ici ni frustrés, ni Reiser...ves !
De l’audace, du fantastique, du ludique, de l’éducatif. Des histoires lues et même dévorées comme les pavés de Macaroni, les carrés de Frasiers, les histoires de Noël, ….. avec les mots de Crane, dissiper le stress et le mal de tête… On se difool dans le cercle des Mœbius.
Ici on découvre le Hub BD, où on embarque pour un Tripp, une Croisière verte dans cet Hardoc, cet art savant et savoureux permis à tous qu’est le neuvième art (numéro 1392 du journal de Spirou). Je parle sous le contrôle du directeur régional, Marc Drouet, patronyme célèbre depuis la marque jaune!
La BD parle de tout et parle à tous. Et par Ric Hochet, reconnaissons qu’avoir rendez vous avec la bande à Mériaux c’est s’assurer tout risque et pas qu’Hautière contre l’ennui avec la garantie de prendre du plaisir. C’est peut être un peu Cavalié, mais bien un SOS bonheur Griffoné, comme si on vous Servais des seins de café.
Hugo Pratt disait « la bande dessinée c’est comme le cinéma même si c’est un cinéma de pauvres ». En effet ne dit on pas la bande …des … cinés !!!
De plus c’est un art constamment renouvelé, comme neuf, du frais Ciné !
Nous Veyron bien le cru de cette année auquel nous invite cette magnifique affiche d’Enrico Marini sur laquelle les gargouilles, symbole des démons ravageurs, jalousent et protègent Batman en pleine lecture de BD sur le toit de la cathédrale. C’est le symbole des rencontres étranges, des lieux bizarres, des personnages mythiques ou célèbres, des héros que l’on découvre, que l’on croise du regard sur les planches, des Cabanes des « rencontres du troisième type », des fables, des polars, des contes, des histoires, des histoires de comtes ou de fabuleuses histoires.
Bien sûr vous pourriez pensez que Laurent Somon vous parlerez des histoires de Pichon et d’un trop plein d’amour d’un président lecteur de BD, vous dire qu’on peut y trouver son Jul ou tomber sur un Silex in the City, je ne veux pas dire par là, Madame le Maire, chère Brigitte, que les rues sont mal balayées, mais Lagaffe faite, excusez l’entorse, trouver alors chevillée à ses goûts sa faiblesse pour Achille Talon et ses amis.
De cette passion, vous allez pouvoir en Cosey au cours de ces rendez-vous, « voyage clos » embarqués par la douce locomotive en ces lieux historiques et la mise sur les rails en ces jours par François Schuiten, l’horloger du rêve d’un album qui fait revivre Blake et Mortimer, déjà connu de la Vallée des immortels et qui s’imprime aujourd’hui dans la Vallée idéale.
Quel bel hommage et quel Rendez vous ! Je ne vous en révèlerai pas davantage pas plus que le Somon que je suis ne saurai vous révéler le secret de l’espadon, je ne suis pas Bob Fish !
Vous l’avez compris la BD c’est un monde et une histoire, un monde d’histoires et des histoires de mondes, c’est un Royaume ! Et ici à la halle Freyssinet un monde de Fer, de Fer…ou…mont…rer.
Laissez vous tenter quelque soit l’âge par ce monde régalant, laisser vous gagner par l’envie de lire et buller !
A quel âge lisiez vous? Lisez à tout âge et lisez âge moyen, les aventures d’Olivier Desormeaux, mon album préféré, l’histoire d’un bûcheron rêvant d’une princesse, aidant une vieille dame à transporter son fagot, en réalité une fée, qui le transforme en crapaud.
Sur la couverture vous lirez voyant la scène de la transformation d’un coup de baguette, la fée s’exprime: “Ainsi Desormeaux, nulle princesse embrassera désormais ! Et lui de répondre: “Point me chaut, je me taperai des grenouilles.”
Ça ne vous donne pas envie de lire ça ?
Eckerman, écrivain moraliste connu pour pour ses conversations avec Goethe, mais je ne vais pas vous ennuyer avec lui, Eckerman disait, à propos de tout à fait autre chose, « c’est vraiment trop drôle! C’est étincelant de verve et d’esprit ! »
– Ainsi Desormeaux nulle princesse embrassera désormais!
– point me chaut, je me taperai des grenouilles
J’imagine parfaitement Fabrice Luchini déclamer cette poésie illustrée, cette chanson de gestes.
Non, Alain je ne parle pas de toi et tu ne vas pas chanter, ce n’est pas prévu dans mon propos, même si je sais que tu es à Lapointe ce que la paranomase est aux écrits de ce dernier, mais je ne vais pas m’étendre, pas plus que sur Goethe voici un instant. Je vous renvoie donc à une autre bande dessinée qui s’appelle le dictionnaire.
– Desormeaux, nulle princesse n’embrassera désormais
– Point me chaut, je me taperai des grenouilles
Ça ne vous redonne pas la pêche… et l’envie !!!! de lire
N’est ce pas le remède à la morosité. Remède, remède, vous avez dit remède, c’est ça la thérapie, la thérapie de l’institut Mériaux
C’est ça Amiens !
Le hub BD, concentré de hub Nature, de hub Énergie, de hub Santé.
Alors en soutenant ces rendez- vous de la BD, nous soutenons notre BD, notre Beau Département
Merci à toute l’équipe d’On a marché sur la bulle et aux bénévoles, aux auteurs et scénaristes, et au public je souhaite de bons moments et un merveilleux festival.
Laurent Somon
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