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Irena, d’un ghetto l’autre

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 Irena, tome 4: je suis fier de toi, Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël (scénario), David Evrard (dessin), Walter (couleurs). Editions Glénat, 72 pages, 14,95 euros.

Irena Sendlerowa poursuit, depuis le mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, l’évocation de son histoire pendant la Seconde Guerre mondiale. Après sa surprenante évasion des locaux de la gestapo où elle a été longuement torturée – évoqués dans le tome 3 – , la jeune Polonaise reprend ses activités clandestines au sein de la résistance. Avec l’aide de son ami Antoni, elle réalise diverses missions et fait de nouvelles rencontres, comme celle, étonnante, de Jan et Antonina Zabinski, qui cachent de nombreuses familles juives dans les décombres du zoo de Varsovie.

Alors que l’insurrection de la ville se prépare, en cet été 1944, et après avoir été douloureusement marquée par le décès de sa mère, Irena se fait aussi infirmière, recueillant les confidences d’un jeune juif, Martin, auteur également de vrais exploits dans le ghetto de Varsovie et croisant des soldats allemands qui ne sont pas tous de sombres brutes nazies.

Avec ce quatrième épisode (pour un récit prévu au départ en trois albums !), l’émotion est toujours au rendez-vous. Et le lecteur est aussi pris par le récit de cette “Juste parmi les nations” que le groupe qui l’écoute dans l’enceinte de Yad Vashem, à l’image de cette petite fille qui, à la fin de l’évocation de l’insurrection de Varsovie s’écrie à l’intention d’Irena: “J’espère que vous n’êtes pas morte !” Ces allers-retours entre passé et présent de l’héroïne sont judicieusement séquencées et permettent à la fois d’humaniser plus encore l’histoire et d’en faire baisser la tension.

Les événements évoqués ici sont encore une fois forts, parfois traumatisants (ainsi de la page sur le camp d’extermination de Tréblinka), mais leur restitution par le scénario ciselé de Jean-David Morvan, le dessin de David Evrard, dans un trait toujours enfantin mais plus approfondi peut-être, tout comme par les couleurs délicates de Walter est remarquable de pudeur et de force. Eux aussi peuvent être fiers d’eux pour ce travail de mémoire et de partage de plus en plus remarquable.

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