Il y a 20 ans, Sly, Flamm, Dip et Marcello alliaient leur passion pour les Beatles en formant le groupe tribute The Rabeats. Devenus incontournables lorsque l’on évoque les « quatre garçons dans le vent », les Amiénois profitent désormais d’une belle notoriété. Ils courent les plateaux télé et s’apprêtent à entamer une tournée anniversaire pour les 20 ans du groupe. Leur première date : L’Olympia ! Rencontre avec un groupe So British et So Amiénois à la fois.
Leurs cheveux ont un peu blanchi, leurs yeux se sont un peu ridés mais une fois les postiches coiffés et leurs petites lunettes rondes sur le nez, les Rabeats nous permettent toujours de faire un bon dans le passé ; dans cette Angleterre des années 60 où un groupe anglais a révolutionné la musique populaire. Les Rabeats, qui s’évertuent à incarner les Beatles sur scène, ont eux aussi une petite révolution à leur actif. « Il s’agissait de l’un des premiers vrais tribute bands (groupe hommage) », raconte leur producteur Philippe Tassart. C’est lui qui, il y a 20 ans, a eu l’ambition folle de rendre célèbre ce groupe de musiciens amiénois qui aimaient se retrouver pour jouer les Beatles. Mais de là à les incarner… « Au départ, ils ne voulaient ni costume, ni perruque », se souvient Philippe Tassart.
Et puis finalement, aujourd’hui, ils ont toute la panoplie : les smokings, les tenues de concerts… et mieux encore : ils ont l’ambiance, l’amitié. « C’est notre force, sourit Flamm, le batteur : sur scène ce n’est pas juste quatre bonhommes, c’est aussi quatre amis. On n’est pas là pour faire du copier/coller. C’est avant tout de la musique, du rock. » Mais aussi une complicité vieille de 20 ans, voire même plus pour certains membres du groupe. Notamment pour Sly, le chanteur, et Flamm, le batteur, qui jouaient déjà ensemble dans le groupe Rougé Rabbit, (jeu de mot réalisé avec le nom de famille
de Sly : Rougé). « Ça s’est ensuite transformé en Rougé Rabeat, se souvient Sly. Mais je n’aimais pas
l’idée que mon nom de famille soit associé au nom du groupe. C’est finalement le public qui a trouvé notre nom : The Rabeats. »
Au tout début, le groupe fait de petites affiches dans des bars et des restaurants du coin. C’est d’ailleurs dans l’un d’entre eux, une pizzeria de Fort-Mahon, que Philippe Tassart les a découverts. Nous sommes alors en 1999. À l’époque, le producteur recherche justement un groupe Tribute. « Il y avait plein de choses à améliorer mais l’esprit était là », se remémore celui qui a tout de même eu envie de tenter le coup et de lancer ce groupe. « Je leur ai dit d’arrêter les petits concerts. Je voulais monter un gros spectacle d’entrée. Quelque chose de médiatisé tout de suite. J’ai réservé
l’auditorium d’Amiens et dès le premier concert on a fait salle comble avec 900 personnes. Et le coup
d’après on a fait 2 000 ! »
Et puis un jour, Philippe Tassart a rencontré le producteur de Pascal Obispo. Alors au sommet de sa
carrière, le chanteur recherchait, pour une partie de son show, des artistes incarnant ses influences musicales. Un beau coup de projecteur pour le groupe d’Amiénois qui ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Les Rabeats remplissent désormais les plus grandes salles françaises et se produisent même à l’étranger. Ils ont même déjà joué en Angleterre. « Au départ on ne faisait pas les fiers, raconte
Sly. Des frenchies qui jouent les Beatles en Angleterre, c’est un peu comme si des Anglais venaient jouer du Brassens en France. Mais finalement, au bout de quelques secondes seulement, on
a vu que le public était réceptif. C’était une ambiance incroyable… Les Anglais quoi ! »
Toujours encensé par la critique, le groupe a continué d’évoluer en mettant en scène, année après année, les différents albums de leurs idoles. Et les voilà, 20 ans plus tard, prêts à reprendre
une nouvelle fois la route pour une tournée anniversaire. « Une tournée Best of où nous reprendrons les plus grands tubes », explique Sly. Première étape, et pas des moindre : l’Olympia. Le groupe
y fera deux dates : les 17 et 18 janvier prochains avant de partir en tournée dans toute la France. Ils termineront par Amiens le 17 décembre 2 020 et Saint Omer le 19 décembre.
CARRIÈRES SOLOS, À CHACUN SON CREDO
Dans la vraie vie, ces quatre musiciens sont… toujours musiciens. Sly et Flamm donnent des cours au centre musical du Diapason à Amiens mais, comme Dip, ils travaillent en parallèle avec d’autres groupes et/ou sur d’autres projets musicaux. Flamm par exemple travaille régulièrement avec le
groupe Dust. Actuellement, il planche aussi avec sa fille Laurette, Sly et Gérard Sorel sur un vinyle dédié à Michel Delpech. Il sortira en 2020 et s’appellera « Pour un flirt avec vous ». Quant à Sly, il a sorti un album intitulé San Fairy Ann où joue Flamm et qui est produit par lui-même, Flamm et Philippe Tassart.
Quant à Dip, il abandonne régulièrement ses petits camarades pour redevenir François
Long. Il a déjà sorti deux albums et s’apprête à en sortir un troisième dans quelques mois.
Enfin Marcello, surnommé Marcel, mais dont le vrai nom est Momcilo Milovanovic, il rédige
actuellement un second livre sur Marcel Proust. Le premier, « Essai sur la coïncidence des arts dans À la recherche du temps perdu » Paru en février 2005 chez Étude (relié) avait rencontré un vrai succès.
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