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Darryl Ouvremonde redonne de ses nouvelles

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Darryl Ouvremonde, tome 1, Rémi Guérin (scénario), Krystel (dessin et couleurs), d’après l’univers et les personnages imaginés par Olivier Peru. Editions Glénat, 80 pages, 16,90 euros.

Originaire de Montréal, Darry Ryan a fait du chemin depuis qu’il a découvert, il y a dix ans, “l’Ouvremonde”, un étrange univers magique parallèle au nôtre. Partout sur le territoire et encore plus dans la capitale, Kaelatt, le jeune « journalyste » fait figure de légende, adulé pour les « artycles » qu’il rédige au sein du Veilleur et qui rendent compte de ses aventures.

Grâce à un don unique, celui d’ouvrir des serrures magiques (glyphes) qui lient le monde gris (la terre) et l’Ouvremonde, Darryl Ouvremonde s’est fait un nom de ce côté de l’univers où les « journalystes » sont les personnages les plus importants (ô doux rêve…). Plein d’assurance, il sillonne les rues de la ville à la recherche de bons sujets, mû par un seul devoir : celui d’informer les habitants sans jamais travestir la vérité (à l’instar de notre Edwy Plenel national en quelque sorte).

Accompagné d’Ocelot, un oiseau de type vifbyrd faisant office d’appareil photo, et d’Elynwe, une petite fée farfadon qui l’aide dans ses enquêtes, Darryl ne craint pas de prendre des risques. C’est d’ailleurs ce qui se produit le jour où Croqueruche, l’un de ses informateurs, l’emmène dans la mythique maison des mystères pour une étrange affaire à savoir la disparition d’un géant. Darry apprend que la magie qui régule l’Ouvremonde serait utilisée à mauvais escient par un mystérieux personnage dont on ignore les motivations…

Darry n’en oublie pas, pour autant, de revenir régulièrement dans le monde gris et plus particulièrement à Salem pour retrouver Julianne Wellington qui occupe une place si particulière dans son cœur. La jeune fille possède le don de voir les fantômes comme Dean Mason, coincé dans son corps d’adolescent, avec qui les liens d’amitié se resserrent…

Tiré du roman jeunesse éponyme écrit par l’éclectique Olivier Peru et publié en 2007 aux éditions Michel Lafon, Darryl Ouvremonde fait donc son retour en bande dessinée. L’adaptation, ou plutôt le développement de son univers, a été confiée au Nantais Rémi Guérin avec qui il a fondé, en 2015, le studio d’écriture transmedia Termites Factory.

Talentueux et expérimenté, Rémi Guérin est connu pour avoir scénarisé Explorers et Kookaburra Universe (Soleil), puis l’excellent City Hall (Ankama) où, avec le dessinateur Guillaume Lapeyre, il imaginait – une nouvelle fois – un XIXe siècle parallèle au nôtre en mettant en lumière de grands écrivains. On se souvient également de la série western Pinkerton (Glénat) lancée en 2012 aux côtés de Sébastien Damour. Il a également écrit l’album 50, un polar horrifique édité par Glénat dans la collection Flesh and Bones.

Pour mener à bien le projet Darryl Ouvremonde, Rémi Guérin s’est associé à la dessinatrice Krystel, passionnée par les mangas, les animés et les jeux videos. La jeune femme est une dessinatrice qui monte, elle a notamment réalisé Ash (Soleil) et Magda Ikklepotts (Ankama) aux côtés de François Debois et Pascale Bélorgey ainsi que les nouvelles couvertures des romans d’Ewilan de Pierre Bottero chez Rageot. Les deux auteurs forment ici un duo convaincant en développant à leur sauce l’univers imaginé par Olivier Peru (dont j’admire, pour ma part, sa série de bande dessinée Zombies).

Les fans du roman devraient apprécier la façon dont Darryl Ouvremonde a évolué. Plus sûr de lui, plus mature, le personnage principal est devenu un héros pour qui « une information doit être écrite et partagée quelles qu’en soient les conséquences ». Une maxime que la rédaction du Courrier picard s’efforce évidemment de respecter au quotidien !

Comme dans le roman jeunesse, les thèmes explorés sont le journalisme d’investigation et la recherche de la vérité dans un monde où l’ennemi avance le plus souvent masqué et où les énigmes se succèdent. Un univers toutefois difficile à suivre si l’on n’a pas lu le roman… A sa manière, Darryl renoue avec d’autres reporters célèbres comme Tintin ou Ric Hochet, même si l’univers fantastique (voire steampunk) où il évolue lui apporte une vraie singularité. Cette atmosphère renvoie à l’univers d’Harry Potter créé par J.K. Rowling et à la Croisée des mondes de Philip Pulman.

Krystel réalise un magnifique travail visuel à l’inspiration vernienne. Illustration avec cette interminable tour de l’horloge, cernée par les dirigeables, qui fend majestueusement les nuages. Inspirée par la bande dessinée japonaise et coréenne, la dessinatrice apporte sa touche personnelle en usant des jeux d’ombres et des contrastes de façon étonnante et souvent éblouissante. Les reflets sur les visages valent également le coup d’œil. Il suffit d’ailleurs d’admirer la magnifique couverture de l’album pour s’en convaincre. Une édition spéciale à vite se procurer donc.

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