
Échouée sur un rivage d’Illyrie, et persuadée que son frère jumeau est mort, Viola se travestit en garçon pour entrer au service du duc Orsino, dont elle tombe amoureuse quand bien même lui n’a d’yeux que pour la comtesse Olivia (laquelle se pâme pour Viola, qu’elle croit être un jeune page !) Arrive le jumeau Sébastien, rescapé, qui ressemble, évidemment, trait pour trait à Viola.
Sébastien séduira-t-il Olivia ? Orsino verra-t-il enfin la passion de Viola ? Pour le savoir, direction la Comédie de Picardie, ce mercredi soir et demain jeudi, où Clément Poirée met en scène La Nuit des rois, écrite par William Shakespeare la même année (1599) qu’Hamlet.
L’échouage de Viola est un ouragan, qui renverse tout : l’homme est femme, le fou est sage, la frigide brûle d’amour, la servante devient maîtresse et Malvolio (excellent Laurent Menoret), ce Tartuffe avant l’heure, s’endiable.
« Je ne pensais pas que j’allais rigoler », s’ébaudissait un lycéen, ce mardi soir, après qu’une salle comble eut applaudi, parfois debout, neuf comédiens talentueux. On sort de cette Nuit des rois un peu groggy, tant le rythme est allé crescendo, jusqu’au bout du souffle, jusqu’à cet épilogue fait de deux hyménées qui ne peut occulter que la nuit fut celle des transgressions.
A la Comédie de Picardie, ces mercredi 6 novembre (19 h 30) et jeudi 7 (20 h 30). 62 rue des Jacobins à Amiens. 03 22 22 20 20.
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