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Clik here to view. Le reste du monde, tome 4: les enfers, Jean-Christophe Chauzy. Editions Casterman, 128 pages, 18 euros.
Les survivants du cataclysme qui a ravagé la France, et en tout cas ce coin des Pyrénées, se sont bien installés désormais dans un système de survie, primaire et violente.
Dans cet avenir dévasté, certains se retournent vers Dieu comme les jeunes fanatisés de “Justice divine”, cherchant à faire des convertis. Autre petit groupe de jeunes toujours aux aguets, celui où se trouve Hugo et Jules. Réfugiés dans les ruines du château cathare de Queribus et qui vont pourtant être amenés à s’en séparer pour fuir vers la côte. Pendant ce temps, leur père, fait le chemin inverse, tentant péniblement de poursuivre sa remontée depuis l’Espagne pour retrouver ses enfants mais qui, solitaire, se retrouve confronté à l’hostilité générale. Quant à Marie, leur mère, toujours retenue prisonnière par une bande de survivalistes réac et désormais enceinte de leur chef, elle essaiera de profiter d’une attaque des Marocains pour s’enfuir.
Les itinéraires parallèles des différents membres de la famille parviendront-ils à converger pour permettre des retrouvailles attendues depuis la fin du premier tome de la série ? C’est un peu l’enjeu masqué de ce quatrième volume, qui se révèle moins une conclusion qu’une fin ouverte, ménageant un peu d’espoir et beaucoup de noirceur.
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Entretemps, la violence et le chaos se sont encore accrus – ainsi de la séquence inaugurale où un vieil homme, poursuivi par les jeunes néo-catholiques fanatisés finira dévoré par des chiens. La barbarie s’installe et la pandémie, qui s’esquissait dans l’album précédent, s’épanouit – accompagnant toujours son développement d’une voix of aux résonances de plus en plus apocalyptiques, au sens biblique.
Mais une fois encore, c’est la description visuelle de la catastrophe, dans le décor, qui frappe le plus violemment, avec des doubles pages panoramiques dantesques, à fond perdu, où les restes distordus de la civilisation écrasent les quelques rescapés errants au milieu des ruines.
Ce balancement entre l’intime et le général, les déambulations du quatuor familial et le tableau global d’une société disloquée, qui fait l’originalité et la force de ce Reste du monde depuis le début, atteint ici une forme de paroxysme. Sans ménager ses personnages et sans mansuétude. Et c’est bien cette proximité qui fait de cette saga l’un des récits post-apocalyptiques les plus angoissants, forts et touchants de ces dernières années.
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L’article Bienvenue en Enfers, dans le Reste du monde est apparu en premier sur Courrier plus.