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Le jour des morts-vivants à Rome

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12 heures plus tard, le matin des morts-vivants, Zerocalcare. Editions Cambourakis, 112 pages, 18 euros. Sortie le 7 février 2018.

Déjà vraie vedette en Italie, Zerocalcare commence à être bien connu en France aussi, avec un style vif et humoristique né du blog, ses récits mêlant introspection personnelle, culture geek et géopolitique. Des qualités et une singularité qui avaient éclaté à travers son gonzo-reportage sur les résistants Kurdes du Rojava, Kobané Calling mais aussi avec son plus personnel et intime Oublie mon nom. Cette fois, avec plus de légéreté, il plonge directement dans le genre (fantastique), avec un trépidante et drôlatique récit de zombies, vaguement inspiré de 28 heures plus tard, le film de Danny Boyle – même si les zombies de Zerocalcare sont d’une lenteur et d’une orthodoxie toute romerienne !

Une invasion de morts vivants s’est donc abattu sur Rebibbia, le quartier de Rome où l’auteur a grandi. Zerocalcare est parmi les « 36 survivants », avec ses amis Secco, Sanglier, et la nouvelle venue Katja. Avec des préoccupations diverses. « Calcare » et Secco jouent à « Streetfighter 2″ – ultime reste de la civilisation à leurs yeux », Sanglier compte ses possibilités décroissantes de forniquer et seule Katja se préoccupe d’aller récupérer des vivres. Mais voici qu’une possibilité de survie apparaît: aller au rendez-vous avec le boss du quartier, Er Paturnia, qui organise le sauvetage du quartier dans un bus !

On a évoqué récemment l’intéressant petit livre de la Bédéthèque des savoirs creusant l’origine des zombies. C’est une version nettement plus foutraque qu’offre ici Zerocalcare. Ses références pop habituelles (au premier rang desquelles manga Ken le survivant… ou Peppa Pig !) sont bien toujours là, tout comme les références à son quartier fétiche, remixés avec les clichés classiques du film de zombies à la mode hollywoodienne. Le résultat est donc tout aussi sanglant mais avec un humour décalé.
Le style graphique se montre toujours aussi vif, dans un style caricatural à souhait. Et la construction du récit s’enrichit d’un montage parallèle entre la situation présente (traitée en noir et blanc) et des flash-back (en couleurs) sur les heures précédentes. Dommage que la fin se montre un peu faiblarde, tout comme la présence de l’alter ego de l’auteur, plutôt réduit au second rôle. Deux aspects qui réduisent ainsi la portée de l’album, sans diminuer cependant le plaisir pris à lire cette amusante parodie du genre.

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