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Oriol et Zidrou renouent avec les amours mortes

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 La peau de l’ours, tome 2, Zidrou (scénario), Oriol (dessin). Editions Dargaud, 64 pages, 14,99 euros.

La Peau de l’ours, de Zidrou et Oriol Hernandez remonte à huit ans déjà. Autant dire qu’une suite n’était nullement attendue. Et cela d’autant plus que l’histoire, complète, se suffisait à elle même. Si, graphiquement, la couverture de ce “tome 2” apparaît comme un le reflet-miroir du précédent album, et si l’histoire se déroule a encore une fois pour cadre l’Italie, le récit est totalement indépendant (hormis une courte évocation du “cousin Teofilio”, qui pourrait bien être le vieux mafioso du “tome 1”).

Dans l’Italie fasciste des années 1930, Andrea Montale n’a que 15 ans lorsqu’il perd ses parents de façon particulièrement dramatique. Lors d’un pique-nique familial et ensoleillé, son père est assassiné par des mafieux, sa mère violée et se suicide dans la foulée. En état de choc, il est recueilli par Orso, qui n’est autre que le chef mafieux, tyrannique et cruel, mais qui va l’accueillir comme son fils adoptif. Au sein du foyer d’Orso et de sa femme se trouvent aussi la fille Natalia et son fils Aurelio. Andrea tombe amoureux “au premier regard” d’Aurelio. Et tandis que l’adolescent apprend à devenir un tueur, il vit son histoire secrète avec son amant, tacitement acceptée par Natalia. Jusqu’au jour où il comprendra qu’il a été doublement trahi…

Autre histoire, mais même variation autour des thèmes de l’amour, de la trahison et de la mort. Et aussi de la “peau de l’ours” qui est désormais celle d’Orso, le chef mafieux qui aimait tellement le miel, sans oublier le rôle joué une fois encore par la salle de bains comme lieu d’exaltation des désirs…

La plongée dans la violence est encore plus directe et dure, avec un meurtre et un viol dès les premières pages (certes traitées par l’ellipse, mais néanmoins de façon très frontale). Là encore, un jeune homme encore naïf va succomber à ses pulsions interdites, apprendre à masquer ses sentiments, jusqu’à une vengeance féroce et comme inéluctable.

Le trait d’Oriol se fait encore plus anguleux, stylisé parfois jusqu’à des personnages réduits à de simples faces, le tout avec des couleurs en aplats francs et décalés. Une ambiance exacerbée qui convient à cette nouvelle tragédie familiale implacable.

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