Britannia (trois volumes), Peter Milligan (scénario), Juan José Ryp (dessin / Robert Gill sur le Livre 3). Editions Bliss Comics, 128 pages (Livre 1; 112 pages livres 2 et 3), 15 euros (Livre 3, 17 euros).
Au début de notre ère, sous le règne du cruel et fantasque Néron, un vétéran romain, le centurion Antonius Axia se voit ordonner d’arracher une vestale aux griffes d’une secte adorant un démon ancien, Orkus. Une première mission qui le change à jamais, en faisant un « déceleur », apte à affronter les puissances maléfiques et à déceler la vérité derrière les plus beaux mensonges. Et cela n’est que le prélude à ce qui va l’attendre dans la lointaine Bretagne. Il est envoyé dans ce pays des druides aux marches lointaines de l’empire, car les légions romaines y sont victimes de l’assaut de monstres étranges. Il va devoir se confronter cette fois toujours à la force des esprits et des mages mais aussi à des adversaires bien plus concrets et tout aussi menaçants.
Après cette première mission, Antonius aura à enquêter sur la disparition de trois patriciens à Rome puis aller tenter de récupérer des « Aigles » de légions romaines dérobées en Germanie.
Avec Britannia, les éditions Bliss Comics transposent de belle manière une série atypique de l’éditeur américain Valiant Comics, dont elles diffusent les versions françaises. Les auteurs développent en effet ici un récit l’ambiance péplum, des monstres à la Lovecraft et une intrigue policière aux frontières de l’étrange et plongeant ponctuellement dans le pur fantastique. Et ce mélange, a priori disparate, fonctionne plutôt très bien ici. L’intrigue étant bien tenue jusqu’à son terme, un peu à la manière d’un épisode d’X-Files antique ou d’une enquête du juge Ti.
Le dessinateur Juan Jose Ryp apporte son trait fin et très précis à cet univers, dans un registre réaliste bien maîtrisé. Le grand format des albums, tout comme le fond noir des pages et l’ambiance souvent très sombre (surtout dans le Livre 1) apportent une dimension très immersive et singulière à ces aventures. Une ambiance dont les dessins de couverture (notamment du Livre 1, là encore), signés Cary Nord, donnent déjà une belle première sensation.
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