Confinés, lisez! Voici la suite de mes conseils de lecture.
Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline. Folio. Mauvais comme teigne, antisémite notoire, courbé devant les Teutons, mauvais camarade… tout pour plaire. Mais quel écrivain! Si ce n’est pas déjà fait, jetez-vous sur ce Voyage au bout de la nuit, le plus grand roman de la littérature française du XXe siècle. Ici, pas une miette d’antisémitisme. Il deviendra cinglé un peu plus tard.
Ah! Berlin, de Patrick Besson. Le Rocher. Difficile d’en choisir un parmi les dizaines de livres de Patrick Besson: ils sont tous bons. Pourquoi celui-là? Car c’est un uppercut: concis, vif, bien envoyé. Rien de trop. Le narrateur, Morgenstein y raconte son service militaire en Allemagne; c’est souvent hilarant et tendre. Et sincère comme cette phrase: «Le pâtissier parlait un peu l’allemand et Morgenstein pas du tout. Il était doué pour les langues mais avait un blocage avec celle d’Himmler.» Ça se défend.
Mademoiselle Chambon, d’Éric Holder, Flammarion. Éric Holder nous manque. C’était un atmosphériste délicat, tendre et subtil. Un très grand écrivain. Avec Mademoiselle Chambon, il nous donne le meilleur de lui-même. Un roman bouleversant de sensibilité et de justesse. Une histoire d’amour entre deux êtres qui se reconnaissent. Un petit bijou de littérature.
PHILIPPE LACOCHE
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