Grâce à un but de Kakuta, des arrêts décisif de Gurtner et un esprit d’équipe remarquable, l’Amiens SC a réalisé le hold-up parfait à Nantes (0-1) et respire un peu.
Après trois défaites et un nul, l’Amiens SC a retrouvé le goût de la victoire à Nantes. Un huitième succès à l’amiénoise, un hold-up, un braquage, un bon vieux 1-0 à l’extérieur, le dernier datant du 9 septembre 2017 à Strasbourg. Le compteur tourne de nouveau grâce au quatrième but de Kakuta, dans le temps additionnel de la première mi-temps, une combativité de tous les instants et des arrêts décisifs de Gurtner dont un énorme, à la 71e, sur une tête de Ngom. Maladroits, inefficaces (2tirs cadrés sur 28), fébriles en défense, notamment Pallois dans l’axe, les Nantais ont buté sur un bloc équipe, parfois proche de la rupture, mais qui n’a jamais cédé.
Dans l’esprit, les Amiénois ont joué en équipe et ils ont retrouvé ce supplément d’âme qui s’était évaporé depuis quelques matches. «Nous, pour pouvoir exister dans ce championnat, on sait que cela passe par une grosse débauche d’énergie, confirme Christophe Pelissier (…). Dans les dernières minutes, j’ai vu les joueurs se jeter dans tous les sens pour défendre. J’ai retrouvé ce que j’avais vu la saison dernière, lors de certains matches. Cela nous avait permis de monter en Ligue 1. On va le payer ou pas mais quand on gagne, on récupère plus vite.»
«Il y a eu de tout mais je retiens les vingt dernières minutes, l’abnégation et la solidarité des garçons.»
CHRISTOPHE PELISSIER
Pour cette rencontre, l’entraîneur amiénois a opté pour un 4-4-2 avec Mendoza et Traoré en attaque, une première. «Quand on est dans notre position, on a tendance à se recroqueviller mais moi, j’ai pris le contre-pied en disant aux joueurs que ce n’était pas mon état d’esprit, ni leur ADN. Donc, en alignant deux attaquants, j’ai montré au groupe que je n’avais pas peur.» Et ce n’est pas le moment. Alors qu’il reste douze journées, son discours a évolué. Il a su se remettre en cause en oubliant sa défense à cinq comme celle alignée à Bordeaux. Vu le nombre de matches qu’il reste, l’équipe devra de toute façon prendre des risques mais il faut bien reconnaître que rien ne lui a été épargné depuis le début de saison.
Dernier épisode en date: l’absence de son meilleur buteur, Konaté, blessé au genou la veille du match à l’entraînement. «Samedi matin, Moussa a déclaré forfait alors qu’on avait travaillé toute la semaine sur cette animation offensive avec lui. Mais Lacina (Traoré) a fait un énorme boulot sur le plan athlétique, souligne Christophe Pelissier. On a réussi à marquer grâce à Gaël (ndlr: milieu droit). Il est venu de l’extérieur à l’intérieur pour marquer de son pied gauche. Mais il y a aussi le coup tenté avec Julien (Ielsch) positionné au milieu parce que je voulais quelqu’un qui amène de la «grinta». Il a été très bon sur le plan tactique sans oublier Régis (Gurtner) qu’il faut remercier. Il y a eu de tout mais je retiens les vingt dernières minutes, l’abnégation et la solidarité des garçons. On est allé chercher ces trois points avec nos armes. Après, c’était dur surtout quand tout un stade pousse son équipe.»
Dans la difficulté, une équipe montre toujours son véritable visage et à la Beaujoire, les Amiénois se sont donné le droit de rester en vie, en course pour le maintien en remettant de nouveau les mains dans le cambouis. C’est le prix à payer pour se maintenir: faire bloc, faire face à l’adversité en répondant aux critiques sur le terrain. Alors, pourvu que ça dure. Rachid Touazi
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