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Un très séduisant sombre chevalier

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Batman, The Dark Prince Charming, tome 1, Enrico Marini. Editions Dargaud – DC Comics, 72 pages, 22,50 euros.

Sollicité par DC Comics, Enrico Marini est la première « pointure » de la bande dessinée franco-belge à s’approprier et à proposer sa version du « Dark Knight ». Le projet avait de quoi surprendre, mais aussi séduire. Avec le recul, une fois l’accompagnement promotionnel de la sortie de l’album (en novembre dernier) passé, ce premier album d’un diptyque s’affiche presque déjà comme un classique du genre, convoquant les principaux protagonistes des récits de Batman.
Le joker, bien sûr, en premier lieu. Le maléfique malfaiteur au rictus figé monte un un audacieux et violent cambriolage de bijoux, en partie compromis par l’intervention de Catwoman – furieuse de se voir dépossédée de son propre coup – puis de Batman. Irrité par ce semi-échec (ses troupes vont en payer chèrement les conséquences) le Joker imagine comment se refaire et piéger son éternel adversaire, lorsqu’il découvre à la télévision une jeune femme annonçant vouloir porter plainte contre Bruce Wayne, afin que celui-ci reconnaisse… son enfant.

Au prime abord, pour qui n’éprouve pas de passion particulière pour les têtes d’affiche de Marvel ou DC Comics, cet album d’Enrico Marini a de quoi surprendre. L’auteur italien s’étant fait une réputation plus pour son traitement historique de l’antiquité romaine (Les Aigles de Rome) ou les récits de capes et d’épée (Le Scorpion) que pour l’univers des comics US traditionnels. Parti d’une plaisanterie, comme il le précise, ce projet de Batman est cependant une belle réussite, qui pourra séduire au-delà des seuls amateurs de récits de super-héros.

De fait, cette première partie plonge plutôt dans une ambiance de polar hard boiled. Avec une forme de réalisme viril et explosif, au profit d’une histoire assez simple mais qui prend la dimension d’une vraie tragédie. Graphiquement, le résultat est également bluffant.
En quatre planches et deux courtes séquences introductives, sombres et implacables, Marini impose le face à face à venir entre le Joker et Bruce Wayne-Batman autour d’un enjeu fortement émotionnel: une petite fille kidnappée. Puis une longue séquence de course-poursuite dans les rues de Gotham immerge totalement dans le récit. Cadrages dynamiques, trait fin et précis, personnages charismatiques et puissants. Et la mise en couleurs directe, nimbant le récit d’une atmosphère rougeoyante et inquiétante, amplifie encore la dimension mythologique du récit. L’univers qui se met en place ici à décidément bien des atouts. Et promet une deuxième partie d’anthologie.

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