Essence, Fred Bernard (scénario), Benjamin Flao (dessin). Editions Futuropolis, 184 pages, 27 euros.
Au volant d’une Ford Mustang, la clope au bec, les cheveux au vent, Achille fend la poussière du désert à tombeau ouvert. Le rêve. Lui qui a passé sa vie sous les capots de bagnole, le voilà libre de toute contrainte. Libre d’aller où il veut. Mais aller où ? Et qui est cette mademoiselle, assise sur le siège passager ? La jolie brune imperturbable prétend être son ange gardien. Cela voudrait dire qu’Achille… est mort? D’ailleurs comment est-il arrivé sur ces routes désertes? Se souvenir d’hier ou du jour d’avant n’est pas une mince affaire dans ce monde étrange que mademoiselle appelle la purge. La purge comme… Le purgatoire ?
Une Porsche. Tombée dans l’eau. Voilà son dernier souvenir. Mais Achille n’a jamais conduit de Porsche; son truc, ça a toujours les Italiennes. D’où vient ce fragment de mémoire? Plus urgent encore: reste-t-il quelque part une goutte d’essence pour que mademoiselle et Achille passent leur chemin ?
Avec Essence, Fred Bernard et Benjamin Flao signent un captivant puzzle psychologique. La route, que le héros avale à toute allure, symbolise parfaitement sa fuite en avant vers l’au-delà.
Le format carré – plutôt rare en BD – offre de très jolis tableaux. Si vous aimez le suspense et les belles carrosseries, n’allez plus loin. Il y a ici de quoi faire le plein.
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