Bob Morane renaissance, tome 2: le village qui n’existait pas, Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray (scénario), Dimitri Armand (dessin). Editions Le Lombard, 56 pages, 13,99 euros.
Suite et fin de ce premier diptyque du « nouveau » Bob Morane (… un peu oublié au fond d’une pile, faut-il l’avouer, pour un album sorti fin 2016). Ambassadeur au Nigéria pour le programme humanitaire « minerai contre éducation », il se retrouve prisonnier de Ming, chef tout-puissant de plusieurs cités hostiles à l’occident, dont la ville modèle de Zamosho que Bob Morane a découverte dans le nord du pays. Toujours accompagnée de la jolie nièce de Ming, il va se retrouver, une fois de plus manipulé et dupé par ceux qu’il pensait être guidés par de nobles intentions.
Dans le chaos qu’il va involontairement provoquer, Bob Morane va tenter de préserver son honnêteté aux yeux du monde. Pendant ce temps, son ami Bill Ballatine, embauché comme « soldat privé » par la société Wu va se trouver en mauvaise posture à la frontière russo-ukrainienne.
Les tendances, originales et un peu troublantes du premier tome se confirment et s’amplifient, avec un récit qui oscille toujours entre thriller politico-futuriste anticolonialiste et série d’action manichéenne premier degré.
Ainsi, Ming, a priori adversaire principal de Bob Morane apparait surtout comme un leader anti-colonialiste (qui cite Patrice Lumumba dans le texte), sorte de Che Guevara qui aurait réussi (la pilosité en moins). Et ses méthodes, parfois limite, apparaissent d’autant plus acceptables que les intentions de la diplomatie française et de la multinationale belge Belfon sont également détestables.
Autre enjeu très contemporain, les « armées privées » qui apparaissent ici dans toute leur dimension dangereuse. Face à tout cela, les deux héros apparaissent pour le moins dépassés et d’un idéalisme qui confine à la naïveté (pour ne pas dire plus).
Seul changement, par rapport au début de l’aventure, Bob Morane s’implique plus dans l’action, sans que cela permette de réellement fusionner tous les niveaux de l’aventure. Et malgré le trait réaliste et enlevé de Dimitri Armand, cette série navigue toujours entre deux eaux, sans paraître véritablement choisir son réel but.
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