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Mai 68 (3/6): Le drôle de mois de Célestin Speculoos

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Célestin Spéculoos, tome 2: Mai 68, Yann (scénario), Denis Bodart (dessin). Editions Vents d’Ouest, 48 pages, 6,60 euros.

Comme 1968, les aventures de Célestin Spéculoos ont débuté en 1967. Après une engueulade avec la jeune femme qu’il courtise, Maïté Célerier de Chanois, Célestin Speculoos s’engage sur un coup de tête avec les « affreux » au Congo, où les mercenaires de Bob Denard affrontent les troupes congolaises.
Dans ce second tome, changement de décor. Retour à Paris, mi-mai 68. De Gaulle commence à perdre les pédales et s’enfuit. Maïté oscille entre les Beaux-Arts ou elle réalise des affiches (« la Chienlit, c’est lui »… c’est elle !) et la couverture des manifestations étudiantes en tant que photographe. Et elle songe toujours à Célestin. Juste au moment où elle croit le découvrir, de l’autre côté de la barricade, devenu CRS ! Ce dernier est même envoyé faire de « l’entrisme » du côté des occupants de la Sorbonne. Il aura la surprise d’y retrouver quelques uns de ces amis « Affreux », venus renforcer le service d’ordre des « Katangais ». Et Maïté, remise d’une nuit – pas si extraordinaire – avec Cohn-Bendit, finira par retrouver son amoureux en pleine débandade gauchiste, à la fin du mois.

Publié à la fin des années 1980, réédité en 2002, les deux tomes des aventures de Célestin Spéculos peuvent se lire indépendamment. Et le deuxième volume, sobrement intitulé « Mai 68 » s’avère une chronique délurée, rigolarde mais finalement pas si fausse du printemps parisien.
Si la couv’ de la réédition met en avant l’héroïne (Maïté), en miroir de Célestin redessiné en couv’ du tome 1, la couverture originale affirmait plus son « mauvais caractère » (titre de la collection où était édité l’album) avec le bas d’une silhouette énorme (de Gaulle ?) marchant au milieu des barricades enflammées.
L’histoire oscille ainsi entre le destin de ses deux personnages et un récit enlevé et drôlatique du Mai 68 parisien.
Violence de la répression policière, présence ambigüe et pesante des « katangais » à la Sorbonne, voyage du Général de Gaulle à Baden-Baden, verve des dialogues, etc. Tous les épisodes se retrouvent ici, rehaussés par l’humour sarcastique et noir de Yann et fort bien dessinés par Denis Bodard, dans un style semi-réaliste caricatural particulièrement expressif pour certains personnages (au premier rang desquels De Gaulle et Pompidou). Un grand moment de drôlerie dont personne ne sort indemne, et qui n’a pas vieilli. 
Ce n’est qu’un début, reprenons les ébats…

  • Pour être, nous aussi, dans le tempo « commémoratif », nous avons évoquer sur une  semaine, des albums, romans graphiques ou magazines de bande dessinée évoquant Mai 68.
  • Demain, pour notre quatrième épisode, retour simultané en arrière et vers l’actualité avec un nouveau magazine édité par Glénat et consacré, pour cette première, au héros soixante-huitard de Cabu : le Grand Duduche.

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