Quantcast
Channel: Courrier plus
Viewing all articles
Browse latest Browse all 1764

Anne-Sophie de Franceschi : « La science-fiction, c’est aussi et surtout du voyage ! »

$
0
0

Avec Denis Bajram et Giani Grando, Anne-Sophie de Franceschi propose une dépaysante exposition consacrée aux vaisseaux spatiaux dans la bande dessinée franco-belge. Entretien avec l’universitaire amiénoise.

Anne-Sophie de Franceschi, au premier plan, avec Thierry Cavalié et Pascal Mériaux, respectivement président et directeur du festival d’Amiens, ce vendredi.

Bien aidée par l’illustre Denis Bajram (Universal War One et Two) et son collègue de travail et non moins ami, Giani Grando, Anne-Sophie de Franceschi propose de partir en voyage (intergalactique) à travers une exposition dédiée aux vaisseaux spatiaux dans la bande dessinée franco-belge.

Anne-Sophie de Franceschi, comment une maîtresse de conférence travaillant à l’IUT génie mécanique d’Amiens s’est-elle retrouvée embarquée dans cette exposition ?
Pour ne rien vous cacher, Denis Bajram est un ami. Avec mon collègue Giani Grando, nous sommes toute une bande, fans de bandes dessinées. Je suis un peu la littéraire du groupe, plutôt branchée «voyages au XVIe siècle». Ça peut sembler loin de la science-fiction mais la SF, c’est aussi et surtout du voyage ! Voilà un peu comment j’ai été plongée dans cette aventure.

L’expo sur laquelle vous avez travaillé n’est donc pas centrée sur l’œuvre de Denis Bajram, comme celle visible actuellement à la bibliothèque Aragon d’Amiens ?
Non pas vraiment même si on pourra admirer quelques planches originales issues d’Universal War One. Denis, Giani et moi avons voulu aborder la science-fiction via la critique littéraire en alliant nos spécificités. Giani Grando est professeur de technologie mécanique, il a un regard de technicien. Quant à Denis Bajram, c’est un spécialiste du genre mais il a aussi un regard large et critique sur la SF.

Un dessin original de Denis Bajram, avec Jules Verne en pilote d’un des vaisseaux d’UW one

Pourquoi avoir choisi le thème des vaisseaux spatiaux et de leur représentation ?
Ils sont la porte d’entrée de la science-fiction. C’est le vecteur, le moyen de locomotion. On a tous en tête un vaisseau emblématique. Et pas forcément issu d’une bande dessinée.

Cela peut être celui de Star Trek, d’Albator, de Star Wars…

 

Vous vous êtes cantonnés à la bande dessinée franco-belge, pourquoi ?
Il a fallu se limiter car il aurait été compliqué, en termes de temps et d’énergie, d’intégrer des mangas et des comics. On a fait un choix non exhaustif mais qui nous a semblé représentatif. D’ailleurs, le projet ne s’arrête pas là puisque nous le prolongerons à travers un article dans une revue universitaire. De plus, une table ronde sera organisée avec la participation de Valérie Mangin (l’épouse de Denis Bajram) qui est scénariste de plusieurs récits d’anticipation (Le fléau des dieux, Alix senator, Luxley…). Historienne de formation, ancienne élève de l’école nationale des chartes et archiviste-paléographe, elle a une réflexion sur le temps qui est extrêmement riche.

On a opté pour un parcours chronologique mais pas seulement

Parlons de l’expo, comment s’articule-t-elle ?
On a opté pour un parcours chronologique mais pas seulement. On a commencé par Edgar P. Jacobs créateur de Blake et Mortimer après la Deuxième Guerre mondiale. C’est l’un des pionniers. On a aussi voulu mettre en lumière une série peu connue qui s’appelle Les pionniers de l’espérance de Roger Lécureux. La première édition date de 1936. On évoque également Hergé avec Les aventures de Jo, Zette et Jocko. Bien avant Tintin. Il est intéressant de voir comment dans les années 30 et 40 les auteurs de BD imaginaient la SF.

À l’époque, la science-fiction, c’était la lune, la stratosphère… On s’est ensuite intéressé à la période contemporaine où les auteurs et les scientifiques se nourrissaient les uns des autres. On aurait aimé proposer une réplique de la fusée d’Objectif Lune mais les délais étaient trop courts pour obtenir les droits. J’aurais rêvé voir une fusée de Tintin à l’entrée de l’expo ! L’exposition aborde aussi les années 70, 80 et 90 avec des choses plus oniriques comme Aldébaran et surtout Valérian. Cette série est infiniment riche, on aurait pu faire l’expo entière là-dessus.

Les vaisseaux spatiaux sont une invitation pour voyage pour vous ?
Ce qui nous a plu, c’est de montrer comment le vaisseau spatial joue avec la narratologie, comme il fait fonctionner une histoire. Sachant que dans certaines séries, le vaisseau incarne le personnage principal, voire est un personnage à part entière. Comme dans l’Incal de Moebius. On ne voulait pas tomber dans le piège de savoir si c’est réaliste ou pas. Pas en SF (rires).

De par sa taille, la halle Freyssinet est aussi un joli vaisseau, non ?
Oui (rires). Ce qui est certain, c’est que l’expo sera impressionnante avec de grands tirages très immersifs et quelques mobiles très en hauteur ce que la halle permet.

Fabrique de la BD avec Denis Bajram, samedi 2 juin à 11h30.
Visite de l’exposition avec les auteurs, samedi à 15 heures.
Table-ronde avec Valérie Mangin, Régis Hautière et l’astrophysicien du CNRS Emmanuel Gangler, dimanche 3 juin à 15h30.
Ce site utilise des cookies. Les cookies nous permettent de vous apporter des contenus et services adaptés à votre navigation et d'optimiser votre expérience du site grâce aux statistiques d'audience.

L’article Anne-Sophie de Franceschi : « La science-fiction, c’est aussi et surtout du voyage ! » est apparu en premier sur Courrier plus.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 1764