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Ekhö à l’heure du thé à Londres

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Ekhö monde-miroir, tome 7: Swinging London, Christophe Arleston (scénario), Alessandro Barbucci (dessin). Editions Soleil, 48 pages, 14,50 euros.

Fourmille Gratule poursuit son exploration voyageuse de ce « monde-miroir » de la Terre. Après le sud profond des Etats-Unis, là voilà à Londres au coeur d’une affaire très spéciale. La capitale britannique subit en effet une pénurie de thé. Un manque d’autant plus inquiétant que c’est le seul breuvage qui permet de stabiliser les préshauns, leur évitant sous le coup de la colère de se transformer d’inoffensives et discrètes petites créateurs en horribles monstres. Pour tenter de percer le mystère, Fourmille – plus ou moins inspirée par l’esprit de Sherlock Holmes – va se fondre dans les squats des bords de la Tamise, dans le sillage de la bande de Fingall, un beau gosse aux allures de dandy branché (mais qui cache peut-être son jeu…).

A l’image de leur héroïne bondissante en couv’, et de Big Ben à Camden, Arleston et Barbucci s’amusent à faire revivre un Londres excentrique, fortement imprégné par les sixties et restitué avec une réjouissante exubérance.
La quête du secret des Preshauns – qui marquait le début de la série a été finalement promptement bouclée (à Rome). Cette fois, ce sont mêmes les rituelles « possessions » de Fourmille par une personnalité récemment décédée qui sont abandonnées – au profit d’une emprise de Sherlock Holmes qui semble devoir plus à l’abus de LSD qu’à la magie noire. Mais cet abandon progressif de ce qui semblait devoir être les piliers de l’histoire n’a pas grande importance, finalement.
Après un sujet politique et grave (la lutte contre l’IVG et l’intégrisme religieux), ce nouvel album retrouve une grande légèreté burlesque. L’intrigue et sa résolution sont d’ailleurs assez largement secondaires. C’est définitivement le cadre et les joyeux petits décalages entre notre monde et celui d’Ekhö qui semblent intéresser les auteurs (on notera ainsi un « escargot-bus à impériale, un métro mu par la force des éléphants) mais on a droit aussi un festival de clins d’oeil à un certain patrimoine britannique (d’un parcours secret à la James Bond à un hommage à David Bowie ou au Clash). Cette ambiance plus débridée marque aussi les aventures de notre héroïne, de plus en plus délurée et qui se retrouve même, cette fois -comprend-on car la scène reste allusive – au coeur d’une partouze bisexuelle.
Plus libre aussi, Alessandro Barbucci, donne pleinement cours à son talent graphique, autant dans les détails des paysages urbains londoniens que dans le dessin des courbes de son héroïne.

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