Donald’s Happiest Adventures : à la recherche du bonheur, Lewis Trondheim (scénario), Nicolas Keramidas (dessin). Editions Glénat, 48 pages, 15 euros.
Ils ont vraiment du bol, Trondheim et Keramidas. Deux ans après avoir découvert dans un vide-grenier une collection, endommagée et incomplète des « Mickey’s Quest », les deux auteurs sont tombés sur un paquet entier de « Donald’s Quest » ! Certaines pages sont certes un peu abîmées, mais cette fois l’histoire est complète. De quoi inciter Trondheim à traduire en français l’histoire pendant que Keramidas dessinait une couverture originale, en diptyque au premier volume. Et de quoi inciter les lecteurs à se plonger avec bonheur, et une cinquantaine d’années plus tard, à cette histoire pleine de rebondissements.
Pour une fois, ici, Donald s’en sort bien. Ou, plus exactement, il n’est pas que le souffre-douleur de son oncle Picsou. Celui-ci songeait à l’envoyer découvrir une vieille mine aztèque, avant de se raviser et de lui demander d’aller trouver… le secret du bonheur. Pas forcément plus simple, mais Donald va faire feu de tout bois. Il contacte d’abord son cousin Gontran Bonheur, puis sa grand-mère dans sa ferme, cherche l’édition originale du Manuel des Castors juniors, convoque le professeur Donald Dingue, rencontre le dictateur de la Brutopie – où il va vivre bien des péripéties dans cet Etat dictatorial – pense trouver l’issue de sa quête auprès de vénérables moines dans l’Himalaya, etc. Et, ponctuellement, il trouve même le temps d’arrêter Pat Hibulaire.
La « collection Disney » de Glénat se poursuit et s’étoffe donc. Et le duo Trondheim-Keramidas semble manifestement prendre de nouveau un grand plaisir à pasticher les vieux classiques de l’Oncle Walt. Comme dans le précédent opus, un soin tout particulier est apporté au côté « vintage » de l’album, avec sa couverture au dos tissé, son papier crème et à l’effet vieili, l’usage d’une grosse trame à points et un trait qui reprend les codes des BD des années 60. Moins « expérimental » donc que les Mickey’s Happiest Adventures, puisque cette fois l’histoire peut se lire entièrement, cet album rend justice à Donald, souvent très malmené chez Mickey. Et derrière ces aventures rocambolesques et burlesques, c’est aussi une petite leçon de philosophie du bonheur que les deux auteurs proposent ici. Sans révélation ultime, mais en tout cas, cet album participe à en donner, du bonheur.
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