Le quatrième numéro de Pierre Papier Chicon vient de paraître. Disponible en solo ou dans un « paquet cadeau de Noël ». Et toujours avec ses deux récits.
Le rythme, la forme et les contenus commencent à devenir familiers avec cette revue de bande dessinée picarde, et évoquant des sujets en lien avec la Picardie. Et plus particulièrement, cette fois, avec la Somme et la Picardie maritime.
Les duettistes de Philippine Lomar, Dominique Zay et Greg Blondin évoquent le moulin à vent de Saint-Maxent, à travers une histoire improbable mais très émouvante. Dominique Zay s’en explique dans le texte de présentation. Tout est parti d’une invitation à participer à l’opération « C’est tout un art », au cours de laquelle un auteur devait écrire un texte original sur un site tandis qu’un plasticien y créait des oeuvres. En panne d’inspiration, Zay a songé à un drôle de fait divers, s’étant déroulé au Touquet, quelque temps avant: un voleur de bijouterie s’était endormi, totalement bourré au milieu de son casse. De ces deux éléments disparates, il tire aujourd’hui un joli récit, autour d’un père divorcé qui emmène sa jeune fille, le temps d’un après-midi, flâner au moulin. La fin sera nettement moins bucolique. Pour mettre en images tout cela, Greg Blondin a choisi le noir et blanc juste renforcé de quelques petites trames à l’ancienne et un dessin plus réaliste qu’à l’accoutumé. Un trait léger, jouant pleinement de la grande dimension des pages – à l’image de l’immense portrait du père et de sa fille, dans la première planche, s’imposant derrière les cases. Une histoire pleine d’empathie, nostalgique et forte. Et qui donne envie d’aller se coucher dans l’herbe à côté du moulin de Saint-Maxent.
La seconde histoire, plus courte et ouverte à des auteurs moins confirmés, se déroule non loin de là, toujours dans le Vimeu. A Pendé, donc, où bruissent encore les légendes des fées et des chiens noirs. Des êtres surnaturels que va croiser un preux chevalier, en 1258. Raconté par un spécialiste des contes et légendes picardes, Stéphane Cuvillier (déjà un habitué de la revue, puisqu’on lui doit l’histoire de Bolivar à Amiens, dans le n°2), ce conte-là ne décolle pas trop. Trop linéaire et purement illustratif, dans un style d’héroïc-fantasy dessiné par Nicolas Desrues dan un style semi-réaliste assez plat. Le récit est cependant complété par un petit texte historique qui apporte quelques autres éléments à la légende locale.
Pour le reste, on trouve encore une chronique très personnelle (et qui a sans doute ses adeptes) de Camille Picard sur La Saga de Grimr. Et deux pages illustrées de « teasing » pour « Les Lulus », qui reviendront donc en histoire courte dans le n°5 de Pierre Papier Chicon.
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