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B-Gnet, le seigneur des rigolos

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Santiagolf du Morbihan, B-Gnet. Editions Vraoum, 96 pages, 15 euros.

Après Santiago, Santiagolf (logique); et après le western, place à l’heroïc-fantasy et aux légendes celtiques.
« Par-delà les glaces de feu du Snjörland, de l’autre côté du désert d’eau des Atlantes, Là où commence et se termine le monde habité, c’est la Bretagne… » Et c’est là que demeure Santiagolf, noble chevalier, époux de la divine Chicowen (princesse elfique un peu casse-bonbon à toujours chanter en jouant de la harpe, mais bon…). Et toujours prêt à accomplir toutes les quêtes. Cette fois, à la demande de son épouse, il lui faut ramener du pain elfique (sans gluten). Une quête épique au cours de laquelle il rencontrera (régulièrement) le mage Goudalfe, il traversera les landes brumeuses d’Armorix, peuplées de barde fou et de porteur de menhir géant, il devra éviter les pièges de la plage des morts. Et tout cela avant d’atteindre la célèbre boulangerie de la mère Poudlard, à Saint-Michelfe, ou Santiagolf voit sa quête échouer, faute de crédits dans son amulette…  Au retour, c’est un autre drame qui l’attend, puisque Chicowen a été enlevée par les sbires du crédit du dragon.
Cette fois, c’est une aventure d’une toute ampleur qui attend le chevalier. Accompagné du nain Pabloïn et du mage Goudalfe, il ira jusqu’en Normandia, avec ses cavaliers du Rouen montés sur leurs bicornes (qui produisent aussi le lait pour fabriquer d’odieux fromages qui puent, et même jusqu’au coeur de Pan-Ham, la terrible cité des Pan-Hâmiens (à tête de chiens), refuge du nécromancien reclus dans la Nécro-Dame de Pan-Ham…

Déjà très drôle dans ses histoires courtes, remixant de façon très spirituelle les plus célèbres héros de la BD franco-belge ou quelques classiques du cinéma, l’auteur lyonnais avait franchi une étape avec son précédent album, Santiago, qui passait allègrement en revue tous les clichés du western. Il récidive cette fois avec un autre genre propice aux détournements: l’heroïc-fantasy. Dans ce pastiche décalé du Seigneur des Anneaux, où l’on retrouve aussi des emprunts à Astérix et des clins d’oeil aux clichés régionaux bretons, normands ou parisiens, il n’a de cesse de détourner les morceaux de bravoure habituels au genre, mais toujours au profit d’un récit enlevé. Et qui tient remarquablement la route malgré un format plutôt long (96 pages), grâce notamment à des dialogues jubilatoires et un second degré omniprésent, qui multiplie d’autant le plaisir de lecture.
Côté dessin, B-Gnet soigne aussi ses planches, et notamment ses décors (de la cathédrale de Paris au Mont-Saint-Michel, des landes bretonnes aux collines normandes). Encore un grand moment d’humour très référentiel et non-sensique comme on les aime.

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