
Les nouvelles aventures de Gai-Luron, tome 3 : Gai-Luron est complètement 2.0, Sti (scénario), André Amouriq (dessin). Editions Fluide glacial, 48 pages, 10,95 €.
Le troisième tome de la version post-Gotlib des aventures de Gai-Luron est une petite souffrance.
La reprise de ce personnages des fabuleuses années Pif Gadget du siècle précédent était déjà un sacré pari, honorablement relevé par Pixel Vengeur et Fabcaro (tome 1) puis Felder (tome 2), auteurs de deux albums parus depuis 2016, dont le mérite fut par certains côtés de nous ramener, à défaut de nous faire songer, à la belle époque de maître Marcel. Mais là, malgré tout leur enthousiasme, Amouriq et Sti, ne parviennent pas à nous faire rêver.
Le thème choisi, l’aspect has been de Gai Luron et son comparse Jujube, semblait pourtant une bonne idée. Un moyen idéal pour créer un trait d’union entre le Gai Luron d’avant et celui de maintenant. Oui mais voilà, ça ne fonctionne pas. Trop de gags éculés (le coup du plongeon en dehors de la piscine…), trop de jeux de mots “perchés”, trop de chutes abruptes… L’absurde, force naturelle du personnage, doit s’imposer au lecteur quasiment naturellement pour devenir savoureux et non pas exagérément au risque de devenir malheureux.
Conquérir un nouveau lectorat est évidemment compliqué pour une série culte restée en sommeil si longtemps, et autant imprégnée de l’esprit d’un des plus grands génies du 9e art de tous les temps. Ne pas décevoir les inconditionnels nostalgiques de leur enfance où ils se régalaient des facéties de l’atypique Gai-Luron, l’est tout autant. En l’espèce Pixel Vengeur, Fabcaro et Felder avaient un tant soit peu contenté plus ou moins les anciens. Finalement c’était déjà bien. Parce que là, personne n’est satisfait.