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Péronne : six et quatre ans pour les bourreaux du handicapé

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Pascal a reçu des coups de poing et de pied, il a été frappé avec des objets (carénage de chaudière, pied de chaise, manche à balai). Il a été recouvert de liquide vaisselle et de fromage, forcé à prendre des douches, obligé d’ingurgiter de la pizza. Ses bourreaux l’ont installé à califourchon sur une chaise, la carotide posée sur un barreau, et frappé derrière le crâne. Ils l’ont attaché avec du fil électrique et piqué avec des ciseaux. Le calvaire, commencé à 22 heures le 11 septembre 2017, a duré de longues heures. Il n’a pris fin qu’à l’initiative de la petite amie de Goblet, qui a envoyé un tiers. « J’entendais des cris et puis Jordy et Thomas qui rigolaient », se souvient-elle. « On était tellement dans le truc, on ne s’est pas trop posé la question de s’arrêter », admet Havet. « Je l’ai tapé parce qu’il était malpoli», ose Goblet.
PAS LA MÊME ATTITUDE, PAS LA MÊME PEINE
À la barre, ces deux anciens amis présentent des profils fort différents. Jordy Goblet, qui comparaît détenu, compte sept mentions au casier, presque toutes pour des violences et des outrages. Il sortait à peine de prison quand il a récidivé l’an dernier. Il minimise sa participation et semble surtout en vouloir à son co-prévenu, à qui il tente de s’en prendre physiquement lorsque les juges se retirent pour délibérer (il l’avait déjà menacé en confrontation). Il minimise sa participation quand l’autre en assume une large part. Son avocate Me Médrano veut allumer une lueur d’espoir : « Je l’ai vu évoluer. Il a appris à lire et à écrire en prison… »
Me Bélardinelli atteste que son client, Thomas Havet, libéré il y a deux mois, reçoit encore des textos de menace. «Entre les deux, ce n’est pas le même casier » , insiste-t-elle. Thomas a été condamné cinq fois, mais pas pour des atteintes à la personne. Il vient de retrouver un travail, parle d’une voix sans agressivité, paraît effaré de sa propre turpitude.
Pour « un déchaînement de violence qui est allé jusqu’à un simulacre de mise à mort », la procureure requiert sept ans ferme pour les deux. Le jugement opère au contraire un distinguo : six ans pour Goblet (maintien en détention) et quatre pour Havet, sans mandat de dépôt (mais son retour en prison semble inéluctable).

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