Responsable de la cellule de recrutement de l’Amiens SC, John Williams fait le point sur le centre de formation, les internationaux, etc.
Comment s’est déroulée dernièrement la visite de la DTN (Direction technique nationale) au centre de formation ? «Un travail a été initié par Bernard Joannin avec Bertrand Leriche (vice-président de l’association) et mis en place par Patrice Descamps (directeur du centre) pour faire progresser le centre. On va essayer d’avoir l’agrément pour passer le centre de formation en catégorie 1B. Et c’est plutôt en bonne voie à tel point que la DTN envisage peut-être de citer le club en exemple car c’est l’un des quatre ou cinq leaders en France au niveau de la méthode de formation. Les jeunes, dont Sy et Traoré que l’on retrouve dans le groupe professionnel, sont les fruits de cette politique mise en place depuis trois ans. Au centre de formation, on s‘est créé un nouveau modèle. On a tenu compte de ce qui se faisait et on l’a adapté. Amiens, ce n’est pas Lyon, Saint-Etienne, Paris ou Monaco. On travaille avec nos moyens et beaucoup d’idées. On a réussi à s’entourer de personnes compétentes dont l’ensemble des éducateurs, qui sont le futur du club, les analystes, les préparateurs physiques, etc. Car le rôle du centre est de sortir des joueurs mais aussi des éducateurs.»
Ne faut-il pas assumer encore un peu plus la formation ? «C’est ce qu’on fait cette année. On est passés de 32 contrats professionnels à 21 et fatalement, cela laisse la place aux jeunes. À chaque rencontre, il y a eu quasiment sur la feuille de match Sy ou Traoré voire les deux. C’est un premier pas et il leur faut un peu de temps pour intégrer de manière régulière et importante l’équipe première. Mécaniquement, cela donne de la place aux jeunes à la fois sur le banc et à l’entraînement avec les pros en semaine. Pendant les trêves internationales, il y a sept ou huit gamins qui montent en progressant aux côtés de joueurs expérimentés qui vont transmettre leur savoir. C’est important de leur laisser cette opportunité contrairement à la saison dernière où l’on avait 32 pros.»
Comprend-il que les trêves internationales peuvent être considérées comme handicapantes par le staff technique privé de ses internationaux ? «Oui et non! Après la deuxième trêve internationale, on avait joué le PSG qui avait plus d’internationaux que nous et là, après la troisième, on va rencontrer Marseille qui en a onze… On a les mêmes problèmes que ces clubs-là et je préfère avoir ce genre de problème que des soucis de joueurs qui n’ont pas le niveau international. On peut être fier et c’est aussi la récompense du travail effectué par le staff technique car des joueurs comme Dibassy (Mali) ou El Hajjam (Maroc) sont devenus internationaux en jouant à Amiens.»
Que se passe-t-il avec Kurzawa qui semble complètement déraciné et que pense-t-il de Ganso et Otero ? «Kurzawa est en phase d’adaptation. Il y a des joueurs qui mettront un jour à l’image de Krafth dont on a l’impression qu’il est là depuis deux ans. Et il y en a d’autres qui vont mettre six semaines, six mois voire un an. Le Brésilien Raï, champion du monde, a mis un an avant de s’adapter à Paris. Ce n’est pas une question de talent, c’est un tout. Son épouse a mis du temps pour le rejoindre et le fait qu’il ne parlait que Polonais n’a pas accéléré les choses.
Ganso est en train de récupérer tous ses moyens physiques et passer des caps.
Quant à Otero, il a dû s’adapter un peu au jeu européen et par rapport à ce qu’il fait et l’énergie qu’il dépense, c’est assez exceptionnel. Il faut juste affiner son jeu et ça va venir.»
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