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Bonne pêche à Nitéroi

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Les Lumières de Nitéroi, Marcello Quintanilha. Editions ça et là, 240 pages, 24 euros.

Nouvelle plongée dans le Brésil populaire du siècle passé. Avec cette fois une dimension plus personnelle et familiale.

Nous sommes dans les années 1950, dans la Baie de Guanabara, (état de Rio de Janeiro). Deux jeunes traînent sur la plage lorsque Hélcio, athlétique et prometteur joueur de foot récemment recruté par le club du Canto do Rio, aperçoit au loin un pêcheur à la dynamite. Il parvient vite à persuader son ami Noël, vendeur à la sauvette de boissons et bossu, d’aller à leur tour récupérer les poissons morts et flottant à la surface, afin de les revendre au marché local.
Ils ignorent qu’ils s’embarquent dans une vraie galère. Si la récupération des poissons se passe plutôt bien (même si Hélcio manque de se noyer…), une première tentative de revente à des naturistes manque de virer au drame. Celui-ci arrivera vraiment lorsque le temps tourne à la tempête, noyant la ville sous les eaux et poussant la barque vers le large.
Leur disparition mobilise bientôt tout le quartier, car Hélcio est attendu par son club à Niterói, à la veille d’un derby décisif contre la prestigieuse équipe de Vasco de Gama. Mais cette équipée saugrenue pourrait aussi avoir raison de la belle amitié entre Hélcio et Noël.

S’inspirant de la vie de son père (qui fut joueur de foot au début des années 50) Marcello Quintanilha poursuit avec ce nouvel album, les chroniques de son pays entamées avec Tungstène ou Talc de verre, tous deux également édités chez ça et là qui a fait découvrir cet auteur attachant.

D’apparence un brin décousu – ou du moins difficile à cerner – le récit est vite prenant. Le dessin n’est pas toujours sans défaut, mais il est toujours très vivant et la mis en couleurs, en aplats, donne un petit côté rétro bien adapté. De plus, derrière son côté rocambolesque, voire burlesque parfois, Quintanilha réussit à faire revivre avec finesse ce coin de Brésil, ses quartiers populaires et, ici, la passion du foot (déjà présente dans l’une des histoires courtes du recueil Mes chers samedis), avec notamment une restitution brillante, dans son rythme, du match Canto de Rio – Vasco qui est l’un des sommets du récit. Il livre enfin une histoire d’amitié pudique et émouvante.

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