
Harriette et Helouise sont des mules. Et encore, une vraie mule a droit à un harnachement. À l’étape, on ne guette pas son fondement pour récupérer le chargement. Harriette et Helouise ont dû avaler un à un les ovules contenant jusqu’à 13 grammes de drogue, enveloppés dans du cellophane, du latex, du plastique, voire du papier carbone pour échapper aux détecteurs. « Qu’un seul explose et c’est la mort assurée, commente la fonctionnaire des Douanes. C’est d’ailleurs arrivé à un passeur en décembre 2017 à Orly » .
Évidemment, une fois les ovules avalés, les mules s’abstiennent de toute alimentation, histoire de ne pas nourrir leur transit. Dans cette étrange profession, la constipation est un vrai plus sur le CV.
Au tribunal, Harriette et Helouise servent une jolie fable. Parties faire du tourisme, elles auraient par le plus grand hasard été abordées l’une et l’autre par deux trafiquants – Cow Boy et Black Boy ! – l’une à Cayenne (France), l’autre à Paramaribo (Suriname). Par le même hasard, ils auraient proposé à chacune 3 000 euros en échange de leur collaboration. Et évidemment, Miguel n’a rien à voir là-dedans. Trente tonnes de cocaïne auraient été importées l’an dernier en France (ce chiffre explose). Essentiellement produite en Colombie, elle « rebondit» au Venezuela, aux Antilles ou en Guyane, et arrive dans des containers au Havre, des voitures depuis le Maghreb, l’Espagne, Anvers ou Rotterdam, dans des colis postaux et dans des Harriette et Helouise, derniers maillons de la chaîne. Le 4 mars, à Amiens, elles ont été condamnées à dix mois ferme et placées immédiatement en détention.
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