La Brasserie Jules c’est l’histoire d’une réussite professionnelle mais aussi familiale. Un récit qui se poursuit avec de nouvelles aventures pour le fils Ludovic Letellier.
Le fils qui reprend le restaurant au départ en retraite de ses parents… L’histoire pourrait sembler bien banale…. Sauf qu’au départ, ce n’est pas vraiment ce que père et fils avaient imaginé. « Je pensais que ce serait ma fille qui reprendrait l’affaire, explique le père : Patrick Letellier. Elle a toujours travaillé dans la restauration et au moment où je souhaitais prendre ma retraite, elle travaillait avec moi. Mais finalement, elle a préféré voler de ses propres ailes et ouvrir son propre restaurant ».

Avant de confier les clefs de son établissement, devenu une institution, à un inconnu, Patrick Letellier a donc proposé à son fils de travailler avec lui. « Nous étions dans la file d’attente d’un parc d’attractions lorsqu’il m’a posé la question, se souvient précisément Ludovic Letellier. Et, sur le coup, j’ai dit non. J’avais encore en tête les étés où l’on travaillait au bar avec ma sœur. Et ça ne me disait trop rien. » Et puis Finalement, Ludovic Letellier, qui s’occupait alors de la communication du club de hockey sur glace Les Gothiques, a décidé de tenter l’aventure quelque semaines.
Les mois sont devenus des années et c’est finalement en 2015 que Ludovic a repris le bébé. Une passation évidente mais pas sans pression. « C’est la reprise d’une affaire familiale. On pourrait dire que c’est simple et sur un plateau pour moi mais j’ai une pression supplémentaire finalement. Je sens le regard de mon père et je ne veux pas le décevoir. »

Les deux hommes avaient aussi à cœur de ne pas décevoir les clients de cette institution amiénoise née en 1990, en même temps que le bâtiment qui l’abrite. « Autrefois, à cet endroit, il y avait la dalle de la gare routière, se souvient Patrick Letellier qui tenait alors Le Mermoz, un établissement dans une rue perpendiculaire. Le projet est né du temps de René Lamps (maire d’Amiens jusqu’en 1989, ndlr) et je me souviens qu’une personne de la mairie m’avait alors conseillé d’investir à la gare. ». Le restaurateur a alors l’ambition de créer une grande brasserie sur le modèle des établissements parisiens. Un endroit où l’on peut déguster des fruits de mer et des plats traditionnels raffinés jusque tard le soir. Pour le nom et la décoration, Patrick Letellier s’inspire du plus célèbre écrivain de la ville : Jules Verne. « C’était très amiénois et ça n’avait pas encore été fait », commente l’ancien patron.
Avec ses horaires tardifs et ses plats de qualité, la brasserie Jules attire très vite des personnalités politiques, des entrepreneurs ou des personnes du monde du spectacle. Parfois même des « people » venus jouer à la Maison de la Culture, à la Comédie de Picardie… ou donner un concert à MégaCité ou au Zénith. Les plus connus ont même été immortalisés après leur dîner et leurs trombines s’affichent désormais dans de grands cadres en bois accrochés près du bar. Mimi Mathy, Jean-Pierre Pernaud, Catherine Frot… Qui sont les plus sympas ? « Oh, tous ceux qui sont là sont sympas puisqu’ils ont accepté d’être photographiés », sourit Patrick Letellier qui garde néanmoins quelques souvenirs impérissables de ces rencontres. « Je me souviens par exemple d’avoir discuté un bon moment avec Guy Bedos. La guerre du Golfe venait alors d’éclater. Nous avons parlé de tout ça pendant un long moment. Oh et puis il y a eu cette rencontre avec Fabrice Luchini. A ce moment-là, il voulait lui aussi ouvrir un établissement. Nous avons passé tout l’après-midi à discuter restauration dans la salle » se remémore l’ancien patron en rejetant un œil à toutes ces photos souvenirs qu’on oublierait presque tant elles font partie du décor. « Mais j’ai bien l’intention de les mettre davantage en valeur prochainement, d’autant que nous en avons des nouvelles à ajouter », commente alors Ludovic Letellier. La relève est définitivement assurée.
L’Odyssée de Jules continue
La brasserie bien en main, Ludovic Letellier a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure vernienne. Il a ouvert un nouvel établissement « L’Odyssée de Jules », au pied de la tour de contrôle de l’aérodrome de Glisy, sur le pôle Jules Verne. « Ça faisait un moment que j’avais envie de faire une annexe en périphérie de la ville, là où il n’y a pas de restaurant haut de gamme, confie le patron. Lorsque j’ai su qu’un appel à candidatures était lancé pour ce restaurant, j’ai sauté sur l’occasion. Il est situé sur un pôle qui, en plus de s’appeler Jules-Verne, se développe énormément ».

Son projet retenu par la Métropole, le restaurateur a engagé des travaux pour décorer les lieux à la sauce Jules. Et pour le menu, Ludovic Letellier a choisi de travailler à l’ardoise avec des plats « qui changeront régulièrement. Sauf pour ceux qui ont fait le succès de la Brasserie Jules …».
Des assiettes à déguster en observant les avions dont la piste se trouve juste devant les baies vitrées.
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