Descender, tome 6: la fin d’un monde ancien, Jeff Lemire (scénario), Dustin Nguyen (dessin). Editions Urban comics, 168 pages, 15,50 euros.
Ce qui se pressentait dans le tome 5, se confirme : toutes les forces lancées à la poursuite du robot-enfant Tim-21 (porteur d’un codex permettant d’enclencher des armes de destruction massive) convergent vers la planète Mata, pour un final époustouflant. Là se trouvent le professeur Solomon et le robot à l’origine de tous les androïdes développés dans la Conglomérat galactique unifiée (CGU) et des moissonneurs.
Dans un long préambule, remontant à quatre millénaires, on va d’ailleurs enfin en apprendre plus sur l’origine de ces derniers, gigantesques robots invincibles ayant semé un raid destructeur, dix ans plus tôt, qui déclencha, en répression les “pogroms” anti-robots.
Tandis que le capitaine Tesla et le Dr Quon vont apprendre de Solomon le secret de Tim-21, Andy et Effie cherchent à fuir le vaisseau amiral de la flotte du CGU du général Nagoki (le père de Tesla). Et les robots rebelles du “Programme” enclenchent leur attaque sans merci contre les humains. Mais c’est une menace plus ample et radicale qui menace toute la galaxie. Et la fin de ce monde est proche…
Il est rare, ou en tout cas pas si commun, qu’une série au long cours parvienne à maintenir un niveau aussi haut d’intensité et de qualité narrative et graphique. Et, souvent lorsque les attentes ont été élevées, la déception est au rendez-vous au final. Mais, pas de mauvaise descente avec Descender. Ce dernier volume, qui réunit les chapitres 27 à 32, se montre pleinement à la hauteur de nos espoirs.
Cohérente, toujours aussi rythmée (malgré un flash back inaugural pouvant sembler un peu décalé et longuet), cette dernière partie prend même une forme de dimension métaphysique, avec ce changement de perspective induit par la connaissance de la réalité des “moissonneurs” et de leurs créateurs. Et le final révèle un autre choc, spectaculaire, tragique et surprenant.
Aller plus loin dans l’explication ferait perdre le plaisir de la révélation…
Et il faut encore saluer la maîtrise graphique et visuelle unique de cette histoire, avec les aquarelles fines et poétique de Dustin Nguyen, d’apparence décalée dans cet univers de SF, mais très appropriées pour exprimer et faire ressentir l’émotion et la singularité du propos.
Seule révélation permise, en revanche : cette “fin” n’en est pas totalement une. Jeff Lemire, dans une postface annonce en effet que Descender va se poursuivre à travers une nouvelle saga au long cours, Ascender. Cette première série étant déjà montée très haut, on peut rêver de la suite. Et espérer qu’Urban comics lui offrira également un aussi joli écrin.
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