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Macadam Byzance, chroniques de la beauté au ras du bitume

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 Macadam Byzance, Pierrick Starsky (scénario), Pierre Place (dessin). Editions Fluide glacial, 64 pages, 12,90 euros.

On les avait découvert dans Aaarg ! revue ayant traversé, telle une comète brillante dans la galaxie du 9e heures, le milieu des années 2010. Pierrick Starsky en était le rédacteur en chef et un peu l’âme, Pierre Place se faisant remarquer dès le numéro 1 par son superbe dessin de couverture, inspirée de ces récits burlesques et enlevés sur la révolution mexicaine.

C’est aussi dans Aaarg ! qu’est née la bande de Macadam Byzance, à travers le vrai-faux braquage foireux qui ouvre désormais cet album. Une fois la revue arrêtée, en 2016, les histoires ont été hébergée dans les pages de Fluide glacial. Sans en adopter forcément le style.
Ici, on est plus dans la chronique sociale rappelant la comédie italienne des années 70 à la Affreux, sales et méchants que dans l’humour délirant à la Gotlib.

Dans une ville faisant songer à Marseille (où réside Starsky), Ilitch, qui se rêve une carrière d’écrivain et qui, pour l’heure, végète dans sa caravane sans roue posée dans un coin paumé au-dessus de la cité.
A ses côtés, son vieux pote Hervé, vraie calamité, relou mais toujours là dans les bons et mauvais coups. Et, gravitant autour, toute une bande de marginaux sympathiques, chômeurs, RMistes, bras cassés de la société, portés sur la bouteille tout autant que sur la franche camaraderie.

Au fil des chapitres, on va les voir se faire courser par des karatékas pas commodes, découvrir les “bottes magiques” du père – gitan magnifique – d’Ilitch, assister au mariage improbable d’Hervé ou mieux connaître ce vieux foutraque de “Plus-à-gauche”, parti dans une ultime envolée fatale… Et ce récit choral de petites histoires courtes et d’anecdotes foutraques se recompose en un vrai récit complet, tendre et chaleureux.

Entre les chansons de Renaud de ses débuts banlieusards et les brèves de comptoir, Macadam Byzance donne de la chair et du coeur à toute sa bande. Une vraie poésie urbaine portée par des dialogues vifs et par le dessin bien encré (comme à son habitude) de Pierre Place, qui multiplie les clins d’oeil visuels à l’univers musical, cinématographique ou bédéphile des deux auteurs (on appréciera notamment quelques auteurs de Fluide glacial caricaturés en bande de loubards).

Bref, un univers haut en couleur (à l’image de celles, bien flashy, de la couv’) qu’on espère retrouver dans de nouvelles chroniques encore.

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