Macronarchie, en marche forcée, Renaud Dély (scénario), Thibaut Soulcié (dessin). Editions Glénat, 64 pages, 11,50 euros.
Mine de rien, cela fait déjà le troisième Président de la République dont Renaud Dély relate la présidence en bande dessinée. Après Nicolas Sarkozy et François Hollande, voilà Emmanuel Macron, tel un génie sorti des urnes, comme le montre le premier dessin, illustrant le chapitre I “la Start-up Macron saute sur l’Elysée“.
Comme par magie donc, le Petit Prince de Saint-Exupéry “revu et corrigé par le CAC 40” se retrouve dans la cour du Louvre le 7 mai au soir, avec Benalla en coulisses. Une fois débarrassé des conseils impromptus de Hollande, c’est le déploiement de la team macronienne et de Brigitte Macron à l’Elysée, le ras-de-marée aux législatives, l’ambition européenne, le rêve de se voir en égal des Grands du monde de Trump à Poutine, bientôt l’éviction d’alliés trop encombrants ou devenus inutiles comme François Bayrou, Jean-Louis Borloo ou Manuel Valls. Et puis les ennuis vont arriver, en rafales: la démission-craquage de Nicolas Hulot, l’affaire Benalla, l’intrusion des Gilets jaunes…
Désormais bien rôdé à l’exercice de cette chronique dessinée et satirique de la Ve République, le journaliste Renaud Dély (aujourd’hui à France Info après être passé notamment par Le Nouvel Obs ou Marianne) livre un récit très caustique de ce début de quinquennat. Thibaut Soulcié, qui succède à Aurel aborde la chose dans un style plus directement caricatural, mais avec une belle expressivité dans le trait.
L’approche est classiquement chronologique, en sept chapitres ouverts par un petit texte d’introduction enlevé. Le regard est féroce, mais semble-t-il bien informée, et offre une vision très cynique de cette “macronarchie” finalement pas si inédite que cela dans ses pratiques de gouvernement.
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