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Enrico Marini, parrain des Rendez-vous de la bande dessinée d’Amiens 2019 : “J’ai grandi avec Batman”

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Après Zep l’an passé, Enrico Marini sera l’invité d’honneur des Rendez-vous de la bande dessinée d’Amiens 2019, ce week-end. Un auteur aux séries historiques réputées qui s’est aussi fait remarquer, l’an passé, comme le premier auteur à s’attaquer à Batman en version « franco-belge ». Rencontre pré-festival.

Enrico Marini.

 

Enrico Marini, comment s’est déroulée votre venue à Amiens ?

L’organisateur, Pascal Mériaux, m’a contacté. On se connaît depuis un moment et on s’apprécie beaucoup. J’avais d’ailleurs été invité à Amiens il y a une quinzaine d’années avec une exposition dédiée à la série Rapaces.

Ce qui est surprenant, c’est que vous arrivez toujours à surprendre, à vous réinventer…
J’essaie de m’amuser avec différents genres qui viennent de mon amour pour la bande dessinée d’aventures, le cinéma ou la littérature. J’ai toujours beaucoup aimé le western, la cape et l’épée et les comics.

En France, vous avez connu un gros succès avec le Gipsy, comptez-vous le faire revenir un jour ?
J’aimerais bien, il faut juste que je trouve le bon moment et le temps. Mais il me manque, oui. Je m’étais beaucoup amusé avec cette série.

Aujourd’hui, vous vous êtes emparé de Batman, y a-t-il une forme de pression à en être le premier dessinateur européen ?

Bizarrement, pas du tout. J’en aurais si je devais faire un Blake et Mortimer (rires) ! J’ai ressenti beaucoup d’excitation pour ce projet car Batman fait partie de mon univers d’inspiration. J’ai grandi avec lui. J’avais une idée assez claire de ce que je voulais faire, je m’en sentais capable. Maintenant, je sais qu’il y a une attente, mais à aucun moment je ne me suis dit : « Oulala, dans quoi est-ce que je me suis lancé ». Ma chance, c’est que beaucoup d’auteurs se sont essayés à Batman et continuent à le faire. Je ne serais probablement pas le meilleur mais pas le pire…

Alors qu’il fête ses 80 ans cette année, vous avez réussi à lui donner un nouveau souffle. Ainsi qu’au personnage du joker qui relègue parfois Batman au second plan…

J’ai beaucoup d’affection pour le Joker. C’est un personnage que l’on ne peut pas louper. Batman est très statuaire, il parle peu, s’exprimant plutôt dans l’action. Je le trouve plus facile à gérer qu’un Joker très coloré qui doit laisser une forte impression. L’attente est bien plus grande le concernant.

L’affiche inédite d’Enrico Marini réalisée pour le festival d’Amiens

Batman et son univers sont omniprésents depuis des années (bientôt sortira le film « Joker » avec Joaquin Phoenix), et toujours à la mode, êtes-vous surpris ?

Batman est un personnage qui restera. Il est devenu une icône et il y a toujours des auteurs qui le réinventent. Il est peut-être trop présent mais, en même temps, il y a une forte demande. En ce qui me concerne je me suis régalé. DC Comics m’a laissé carte blanche, notamment sur les textes, le découpage ou l’aspect graphique. À partir du moment où je respectais cet univers.

Quid de vos prochains projets ?

Je suis en train de terminer le dernier tome du Scorpion (NDLR : coscénariste avec Stephen Desberg), je fais les retouches. Ce sera le dernier pour moi-même si je ne la quitterai pas totalement, mais sous d’autres formes. C’est un peu mon bébé. J’ai pris goût à écrire mes propres histoires, c’est comme ça que je me sens le plus à l’aise. J’ai également un projet de polar en one-shot qui se passe aux États-Unis. Un peu en hommage aux films noirs des années 50. Ça sortira bientôt. J’ai aussi une idée d’album western mais ce n’est pas pour tout de suite car je souhaite continuer Les Aigles de Rome, une autre série qui me tient à cœur.

Êtes-vous meilleur au dessin ou au scénario ?

Au dessin, assurément, où j’ai plus de métier et d’expérience même si je prends beaucoup de plaisir à imaginer des histoires. De toute façon, les histoires que j’aime dessiner, personne ne peut les écrire à ma place. Avec sans doute des erreurs que j’assume. Que ce soit Zep, Hermann ou moi, chaque dessinateur a sa propre vision, son propre langage. C’est difficile de transmettre ça à un scénariste car quand on bosse à deux il faut s’adapter, faire des compromis.

Quelques personnages de l’oeuvre d’Enrico Marini.

Vos personnages féminins sont souvent croqués de façon sexy, à la limite de l’érotisme, où puisez-vous votre inspiration ?

Ces femmes viennent tout droit de mon imagination, je ne peux pas vous donner leur adresse (rires) ! Peut-être que ça vient de mon côté italien, ça doit jouer. Mais sans doute des films italiens que je regardais dans ma jeunesse. Quand on voit un western avec Claudia Cardinale (Il était une fois dans l’ouest), ça marque à vie.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui voudrait se lancer dans le dessin ?

C’est difficile car ça dépend de la personne que l’on a en face. Ce qui est clair, c’est que l’on ne peut pas faire ce métier sans être passionné. Il faut investir beaucoup de temps et de travail sachant que les places sont peu nombreuses.

Vous êtes très actif sur les réseaux sociaux, c’est important d’être là aussi et pas uniquement en dédicaces ?

Oui mais je n’en mesure pas encore la portée. Tout est une question de dosage et d’équilibre. J’utilise ces plateformes pour expérimenter, notamment en peinture avec le pinceau. Ce sont avant tout des vitrines pour montrer ou promouvoir ce que je fais. Parfois, je monte des petits films pour stimuler celui qui va les visionner. Je suis aussi spectateur, j’aime bien voir comment d’autres auteurs dessinent.

Présent sur le festival d'Amiens, ce week-end, Enrico Marini a aussi une exposition rétrospective de son oeuvre à la Maison de la culture d'Amiens qui, elle, sera visible jusqu'au 30 septembre (vernissage ce jeudi 30 mai à 18h30, en présence de l'auteur)

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