Le prix de l’album jeunesse ACBD 2019 a été remis ce samedi 30 novembre, lors du salon du livre de Montreuil, au Fils de l’Ursari, de Xavier-Laurent Petit et Cyrille Pomès.
Au terme d’un choix parmi cinq albums très différents mais présentant chacun de belles qualités, l’Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée (ACBD) a décerné son Prix Jeunesse 2019 au Fils de l’Ursari de Cyrille Pomès et de Xavier-Laurent Petit (qui a adapté en bande dessinée son roman, déjà lauréat du Grand prix du roman jeunesse en 2017).
Ce roman graphique, paru au printemps dernier aux éditions Rue de Sèvres, conte l’histoire d’une famille de Roms roumains, montreurs d’ours, contraints de s’exiler à Paris. Installés dans un bidonville et sous la menace de mafieux, ils deviennent voleurs de métaux ou pickpotes sous la menace. Mais le jeune Ciprian découvre un jour au jardin du « Lusquenbour » des joueurs de “lézecheck” (un couple de joueurs d’échecs aux jardins du Luxembourg, donc). Fasciné, il revient les voir jouer, en cachette – provoquant, sans le vouloir, de gros ennuis pour sa famille. Il est bientôt découvert et ses facultés intellectuelles impressionnent. De quoi peut être bouleverser toute son existence.
Sur un sujet grave mais propice à toutes les caricatures outrancières ou racistes, Xavier-Laurent Petit parvient à évoquer clairement et finement la question des Roms et des pratiques de survie qu’ils doivent mettre en place dans nos grandes villes. Il le fait au sein d’un récit qui ménage toujours une part de tendresse et d’espérance, comme avec cette surprenante découverte des facultés mémorielles de Ciprian. Et cette histoire est joliment mise en scène par Cyril Pomès, avec un dessin semi-réaliste coloré et joyeux.
Le Fils de l’Ursari succède aux Croques T1 de Léa Mazé (éditions de La Gouttière) au palmarès du Prix ACBD Jeunesse. Un prix qui a pour vocation de « soutenir et mettre en valeur, dans un esprit de découverte, un livre de bande dessinée jeunesse, publié en langue française, à forte exigence narrative et graphique, marquant par sa puissance, son originalité, la nouveauté de son propos ou des moyens que l’auteur y déploie ».
L’ACBD compte 97 journalistes et critiques (dont l’auteur de ces lignes, précisons le en toute transparence), qui parlent régulièrement de bande dessinée dans la presse régionale et nationale écrite, audiovisuelle et numérique.
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