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Donjon, un grand bond en arrière et c’est reparti !

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 Donjon Antipodes -10 000, tome 37: L’Armée du crâne, Joann Sfar et Lewis Trondheim (scénario), Grégory Panaccione (dessin), Walter (couleur). Editions Delcourt,
48 pages, 11,95 euros.

Donjon Zénith, tome 38: Hors des remparts, Joann Sfar et Lewis Trondheim (scénario), Boulet (dessin et couleur). Editions Delcourt,
48 pages, 11,95 euros.

On pensait bien avoir fait le tour du Donjon, voilà cinq ans, avec les deux tomes “crépusculaires” 110 et 111, annoncés comme les deux derniers de cette saga, Joan Sfar manquant de temps pour tenir le rythme effréné de la série lancée avec Lewis Trondheim. Mais tout reprend… et remonte même aux “antipodes”, quelque 10 000 tomes (qui est l’unité de temps dans Donjon) avant la fondation du donjon. Ou, plus précisément aux Antipodes “moins”, puisque sont annoncés aussi des épisodes aux Antipodes “plus”, 10 000 tomes après la destruction de l’édifice.

Bref, dans cette Armée du crâne, pas de donjon, pas d’Herbert le canard ni de Marvin le dragon, de guerrière Isis ou de toute la faune qui avait porté cette série loufoque et plurielle d’heroïc-fantasy. C’est dans une ambiance à la Tolkien que (re)débute l’histoire, avec des elfes, des orques… et leurs chiens de guerre, puisque c’est l’un d’eux qui est au centre du récit. Ayant perdu son maître dans une bataille épique, il recherche frénétiquement le crâne de celui-ci – récupéré par les elfes – afin de faire son deuil, et tombe sur un petit chien elfe. C’est parti pour une grande aventure peuplée de magiciens et de combats sanglants où les deux canidés croiseront aussi un mage singe, auront le pouvoir de marcher sur deux pattes et découvriront un certain sens de la liberté…

De retour aux manettes, le duo de créateurs originaux replonge avec jubilation dans ce monde hérité du fameux jeu de rôles Donjons & Dragons, mais lorgnant plus ici du côté de l’univers d’Orcs and Elves. L’histoire, vue du côté des méchants orques et conté par un chien possède le potentiel de dérision et d’humour habituel. Ainsi que son lot de péripéties loufoques et de fantaisie.

Au dessin, Grégory Panaccione (l’auteur des magnifiques Océan d’amour ou plus récent Un été sans maman et de la série Chronosquad) fait son entrée dans l’univers Donjon. Et il s’y insère si bien qu’il en perd d’ailleurs un peu la spécificité de son trait, plutôt rond et empathique, qui se montre ici plus tranché, sec et caricatural. Mais il y a là de quoi poser de bonnes fondations à l’édifice.

Pour faire bonne mesure, cette relance s’accompagne d’un nouvel épisode au “zénith”, la période de l’apogée du donjon. Cherchant toujours à récupérer son donjon, récupéré par Guillaume de la Cour, le Gardien a mandaté Herbert, Isis et Marvin afin qu’ils récupèrent du fugis purit (une sorte de champignon puant mais qui aurait le pouvoir de figer les personnes sur lequel on le jette). Sauf que Marvin a d’autres préoccupations: il est amoureux d’une dragonne magicienne, Pirzuine, et les occupants actuels de la forteresse. Mais est-ce vraiment le plan du Gardien ? Nos héros vont devoir lutter contre tous pour sauver le Donjon. Et en parallèle, Marvin réussira-t-il son Tong Deum de fiançailles ?

Contrairement à l’autre nouveauté de ce début d’année, Hors les remparts, reprend en terrain connu. Et c’est avec grand plaisir que l’on retrouve le trio de héros, toujours aussi drôles et chamailleurs. La transition et l’immersion sont encore facilitées par la présence de Boulet, qui avait dessiné l’épisode précédent. Et Sfar et Trondheim proposent un scénario particulièrement bien huilé et raccord.

L’histoire, ici, répond donc à tous les canons du genre, avec son aventure épique, ses bagarres homériques, ses sorts et pouvoirs magiques, ses adversaires démoniaques ou fantastiques, comme ces pourvoyeurs exécutaires au-delà des mers dans “l’insondable tourbillon”… avec aussi toujours une bonne dose d’humour décalé avec ces guerriers défendant une bande de bureaucrates conservant une paperasserie administrative qui régit en fait Terra Amata.

Une très bonne reprise, qui devrait être suivie bientôt d’autres nouveaux albums dans toutes les époques du donjon.

A noter, dans les deux albums, des “bonus” en réalité augmentée. Après avoir chargé l’application smartphone Delcourt Soleil + et en scannant les pages, on pourra ainsi découvrir le découpage et le premier jet des récits.

 

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