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Eva & Ménades envoient du bon et du lourd!

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       Ma petite fiancée et moi-même foncions dans la ville glacée, direction La Comédie de Picardie.

Nicolas Auvray photographié en 2016.

Le charmant Nicolas Auvray, directeur du lieu, et son équipe, nous avait invités à voir Huis Clos, d’après Jean-Paul Sartre, que j’avais lu, lycéen et dont je gardais un lointain mais bon souvenir. Mais nous étions en retard, trop en retard, et les voitures stationnées, trop nombreuses. Nous appelâmes; la pièce avait commencé. Provisoirement, nous renonçâmes. (En fait, nous la vîmes le lendemain avec un vif, un très vif plaisir; je ne manquerai pas de vous en parler dans une prochaine chronique.) Nous avions la soirée devant nous. Que faire? Nous mettre au chaud pour un moment cocooning? Point: nous optâmes pour boire un verre à Saint-Leu. À peine étions-nous installés à la terrasse du Rétroviseur, que mes yeux de lynx aperçurent l’enseigne de La Lune des Pirates. Il y avait des mois que je n’y avais pas mis les pieds, et ma petite amie, alors qu’elle était encore parisienne, se souvenait y avoir fait passer un groupe de rock. Mais quand et lequel? Mystère. «Allons-y!», fis-je, autoritaire. «Peut-être que la mémoire te reviendra.» J’avançai sur le pont, empruntai le quai Bélu(ne des Pirates) le cœur titillé par une appréhension acidulée. Je n’avais pas prévenu les Lunistes de mon arrivée; peut-être allait-il falloir que je brandisse ma carte de presse ce qui, ces derniers temps, ne me vaut rien. (Lis, lectrice adulée, adorée, subjuguée et soumise, ma dernière chronique; tu comprendras.) Je reconnus un copain de la sécurité qui nous accueillit les bras ouverts, tout sourire. «Avance donc, Phil! C’est gratuit. C’est Bruits de Lune!».

Simon Poulidor, dit le Président.
Clément Foucard, photographe, musicien, du collectif des 80 Poneys.

Nous avançâmes donc, réjouis, jusqu’au bar, où je tombai nez à nez avec quelques-uns de mes amis les 80 Poneys. Simon Poulidor et Clément Foucard venaient de présenter dans les micros de Radio Campus leurs activités de bibliothécaires très rock’n’roll. Embrassades; quelques bières. Puis, ce fut mes retrouvailles avec le sympathique Antoine Grillon, directeur du lieu. Il m’apprit que nous avions manqué le groupe Océan, mais que Ménades allait commencer. «C’est bien?» lui demandai-je entre deux pintes. Il me répondit par un souriant et plein de connivence : «Tu vas voir.»

Les Ménades en pleine action.
Eva, chanteuse des Ménades : jolie panthère!
Eva : rock’n’roll attitude. Photos : Philippe Lacoche.

Premiers riffs. Je vis. Ménades, c’est du lourd. Du très lourd. Leur nom, étrange, est celui des femmes possédées qui, dans la mythologie grecque, symbolisent les esprits orgiaques de la nature. Il y a de ça. Sur scène, ça déménage. Eva, la chanteuse, magnifique panthère, et ses amis Benjamin Croze et Dauphin Gallo (guitares), Jean-Baptiste Illiano (basse) et Couac (batterie) balancent une manière de punk rock très middle seventies. On pense souvent à la puissance des Damned mais aussi à l’étrangeté diabolique d’Édith Nylon, et à la sensualité furieuse de Janis Joplin. Ils viennent de Paris et de Marseille, jouent ensemble depuis un an et se connaissent depuis deux ans et demi. Eva étudie la philosophie; Dauphin l’enseigne. Les autres sont traducteur, disquaire et vendeur de bière. Le 12 mars, ils seront à l’Espace B, à Paris; le 4 juin, au Bar du Matin, à Bruxelles. Ne les manquez pas. Eva & Ménades (contact: eva.music.management@gmail.com) est ce qui pouvait arriver de mieux au rock français. Carrément génial.

                                                  Dimanche 23 février 2020.

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