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La maison aux lourds secrets de famille

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 La Maison aux souvenirs, Nicolas Delestret. Editions Grand Angle, 120 pages, 19,90 euros.

Voici un album pour temps de confinement. Un huis-clos intrigant qui dévoile progressivement ses mystères et ses charmes, chronique familiale ponctuée d’un zeste de fantastique.

Eléonore et son fils Théo retrouve après une longue absence la maison familiale, rachetée quelques temps auparavant par son frère, David. Un retour un peu douloureux, dû en partie au comportement étrange de Théo, soupçonné d’autisme et victime surtout de crises étranges. Et un retour qui ramène à la surface des souvenirs d’enfance pas franchement agréables, marqués par la disparition soudaine d’un père, le désarroi d’une mère sans ressources, contrainte de vendre la bâtisse et de quitter la région.

Mais différents événements vont aussi bousculer la réunion de famille. Tout d’abord Théo surprend une conversation entre sa mère et son oncle, ce dernier avouant qu’il avait retrouvé la trace de son père. Ensuite, le vénérable arbre qui surplombe la maison jumelée s’écroule en partie sur l’habitation voisine, puis une tempête de neige va contraindre la vieille voisine Garance, qui semble aussi détenir une part de la vérité enfouie, a passer la nuit sous le toit de David. Et Théo va développer un don mystérieux pour s’enfouir dans les songes des différents participants. De quoi revoir toute l’histoire familiale sous un autre angle.

A l’image de cette histoire, et de ses couches successives voire contradictoires, cet album s’appréhende avec un brin de perplexité au départ. Ne serait-ce que pour saisir le sens, et le porteur, des premiers flashbacks qui viennent illustrer le passé de David et Eléonore. En revanche, l’astuce graphique choisie par Nicolas Delestret – des bordures noires pour les séquences de souvenirs – rend la lecture toujours très compréhensible.

Mais, accompagnant le jeune Théo, élément déclencheur de la vérité qui va se dévoiler peu à peu, le lecteur se familiarise avec les récits entrecroisés et les caractères qui se révèlent. Cela d’autant plus que la pagination conséquente – 120 pages pour ce one-shot ! – permet de s’attacher à décrire de petits détails, à soigner les dialogues d’apparence superflus. Et à faire vivre avec réussite sa petite dizaine de personnages qui deviennent au fil des pages de plus en plus consistants et intéressants.

Le dessin semi-réaliste et fin de Nicolas Delestret permet pour sa part de créer une ambiance à la fois chaleureuse et un brin angoissante qui convient bien à ce récit.

 

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