Basilicò, Giulio Macaione. Editions Ankama, 160 pages, 14,90 euros.
Maria est heureuse. Cela fait longtemps que ses cinq enfants n’ont pas été réunis pour son anniversaire. L’aîné, Giovanni, trop gentil prof et affublé d’une femme agaçante ; Agata, artiste peintre n’ayant jamais réussi à vendre un seul tableau et réduite à travailler dans un centre d’appel; Diego Maria, vraie “drama queen” se satisfaisant d’aller d’homme en homme; Rosalia, la préférée, infirmière ayant épousé comme il se doit un médecin. Et Santo, enfin, jeune journaliste bourlinguant de part le monde. Ils sont sa seule famille depuis la disparition de son mari, Pietro, parti voilà plus de vingt ans à l’île Maurice avec la bonne… Mais aujourd’hui, c’est autour de son cadavre qu’ils vont se retrouver, après le décès subit de la vieille dame. Une mère courage, parfaite “mamma” sicilienne, bonne catholique, fine cuisinière – avec son secret : le basilic – mais aussi une femme cachant bien des secrets.
Voici une savoureuse tragicomédie familiale qui cache longtemps son jeu, mais qui affirme en revanche d’entrée son ancrage régional. Aujourd’hui installé à Bologne, Giulio Macaione amène dans ses pages la nostalgie de sa Sicile natale. Et bien sûr sa gastronomie, dont un plat, assaisonné rituellement au basilique maison de Maria, ouvre chaque chapitre. L’histoire, elle aussi, avance dans un cadre très strict, alternant des chapitres en noir et blanc centrés successivement sur chacun des enfants et des chapitres en sépia qui vont permettre progressivement de découvrir le secret caché de Maria.
L’ensemble est habilement orchestré, dans un style lorgnant vers le manga, et il se lit avec plaisir jusqu’à la révélation finale, qui dévoilera, comme attendu, une toute autre image de la pieuse Maria.
A noter, dans les premières éditions, l’ajout d’un amusant “marque-page à planter”, pour faire pousser du basilic bien sûr.
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