Trompette ouatée sur peau de nuit
On murmure que la bande originale du film Ascenseur pour l’échafaud, de Louis Malle, est plus connue que le film lui-même. Excessif? Pas si sûr. Cela, bien sûr, n’enlève rien à la force du long-métrage ni au charme sulfureux et à l’audace de Louis Malle, une manière de Hussard, bretteur de la caméra comme Haedens et Hecquet, l’avaient été, avant lui, du stylographe. Mais tout de même: on sent bien ici qu’il se passe quelque chose de nouveau quand Miles Davis expulse des volutes de nuit de sa trompette ouatée. Le be-bop s’estompe, fou et mécanique, pour laisser place à un jazz plus modal qui se cherche, sinueux, reptilien dans la jungle d’une ville en sueur. Tout cela est terriblement daté et c’est ce qui fait le charme des œuvres (film et musique). On baigne dans les années 1950. Les ombres de Maurice Ronet, de Boris Vian et de Jeanne Moreau hantent la place Dauphine. Il pleut sur la nuit; les vitrines sont éclairées. Pour le peu, on croiserait l’inquiétant Ange Bastiani (Maurice Raphaël) et ses dizaines de pseudonymes, manières de plaques d’immatriculation trafiquées.On se retrouve au Pied de cochon, au Halles, pour boire un dernier verre dans l’aube crayeuse. Roger Vailland eût pu être là au côté de Michel Déon (Les gens de la nuit) et du si picard cinéaste François Leterrier (né à Margny-lès-Compiègne), à l’affût d’un Mauvais coup. Tout cela est terriblement urbain et romantique. PHILIPPE LACOCHE
Ascenceur pour l’échafaud, Miles Davis. BO. Fontana- Decca-Universal.
Qui monte, qui monte…
Il a été conçu pour tenir dans une poche. Ce guide, efficace, clair et dense, regroupe «ces petites bêtes que vous avez le plus de chance de rencontrer au grenier, au jardin ou dans la forêt avoisinante», confie l’éditeur. Classé par thèmes, cet opus, fort utile, nous entraîne «dans un mini-monde grouillant de papillons, d’abeilles et autres coléoptères sans oublier les araignées, les escargots ou les discrets habitants des feuilles mortes». Les dessins, réussis et très précis ainsi que les descriptions didactiques et synthétiques «mettent à la portée de tous l’univers étonnant de ces mini-bestioles». Assez épatant pour tout dire. Ph.L.
Le guide nature, Les petites bêtes; collectif. Salamandre. 168 p.; 17 €.
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