Les éditions Dargaud viennent d’annoncer le décès d’Annie Goetzinger, survenu ce mercredi 20 décembre 2017, à l’âge de 66 ans.

Triste nouvelle: Annie Goetzinger est partie en cette fin d’année 2017.
Grande dame de la bande dessinée, elle avait commencé à publier, après des études aux beaux-arts dans Circus, L’Écho des savanes, Fluide glacial, Métal hurlant et surtout Pilote. Présence féminine atypique alors pas si répandue dans la presse magazine.
Son premier album, Casque d’or (Glénat), paraît en 1976 et remporte deux prix au festival d’Angoulême. Elle enchaîne ensuite avec Aurore, une vie de George Sand (Éditions des femmes, 1978), d’après un scénario d’Adela Turin, et Félina (Glénat, 1979), pour Victor Mora.
C’est avec Pierre Christin qu’elle réalise peut-être ses albums les plus marquants: La Demoiselle de la Légion d’honneur (Dargaud, 1980), La Diva et le Kriegsspiel (Dargaud, 1981), La Voyageuse de la petite ceinture (Dargaud, 1985), Charlotte et Nancy (Dargaud, 1987), Le Tango du disparu (Métaillé, 2008), Le Message du simple (Le Seuil, 1994), La Sultane blanche (Dargaud, 1996) et Paquebot (Dargaud, 1999). Et les deux auteurs se retrouveront sur la série polar rétro L’agence Hardy (Dargaud).
Après avoir signé le dernier album de la collection Portraits souvenirs (Les Humanoïdes associés, L’Avenir perdu, 1992), avec Jon S. Jonsson et Andreas Knigge, Annie Goetzinger publie Marie-Antoinette, la reine fantôme, avec Rodolphe au scénario (Dargaud, 2011). En 2013, Annie se lance dans une nouvelle belle histoire : Jeune fille en Dior (Dargaud), roman graphique retraçant la carrière fulgurante du grand couturier Christian Dior. En 2017, elle publie un nouveau roman graphique Les apprentissages de Colette (Dargaud), qui narre la vie mouvementée et libre de la célèbre écrivaine.
En 2014, elle avait été élue « Grand Boum » du 31e festival BD Boum de Blois, qui avait ensuite rendu hommage à l’ensemble de son œuvre en lui consacrant une très belle exposition en 2015. L’un des intérêts de ce travail, coordonné par Patrick Gaumer, était aussi de présenter le travail d’illustratrice de presse et d’affichiste d’Annie Goetzinger. Notamment dans l’édition du week-end de La Croix, où elle illustra longtemps avec un grand talent et beaucoup de subtilité les chroniques de Bruno Frappat.
De son oeuvre en bande dessinée, on retiendra son style élégant, distingué et très caractéristique, mais qui pouvait aussi apparaître d’une beauté un peu glacée et intimidante. Elle était, pour sa part, nettement plus chaleureuse et simple. Et elle restera comme une figure marquante et importante de la bande dessinée franco-belge.

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