Ce 13 août, Libération consacre son « événement » du jour à un témoignage dessiné marquant sur la torture en Syrie.
Ce lundi, Libération rompt la torpeur de cette mi-août et la vacuité éditoriale estivale par un dossier coup de poing sur la dictature syrienne. Plus particulièrement, le quotidien de centre-gauche revient sur les tortures dans les geôles des services de sécurité de Bachar El-Assad, à l’occasion de la publication par le régime des listes de « disparus » de la guerre et, surtout, à travers une série de dessins d’un professeur aux beaux-arts de la banlieue de Damas.
Ni terroriste, ni jihadiste, Najah Albukai a pourtant été emprisonné et torturé à deux reprises, avant d’être sauvé grâce à l’action de son épouse… et des ressources financières du couple. Aujourd’hui réfugié politique en France, cet enseignant raconte à travers ses croquis la barbarie de la dictature syrienne.
Libération consacre sa une pleine page à l’un d’eux, en publie d’autres en pages intérieures et quelques uns supplémentaires en ligne. Des dessins en forme d’esquisses, aux corps brouillés, en noir et blanc, parfois rehaussés de couleurs à l’aquarelle. Les prisonniers apparaissent dénudés, les tortures sont explicites et les coups violemment ressentis. Comme peut être aucune image ne pourrait en rendre compte.
Au risque de la lapalissade, une fois encore, la démonstration est faite qu’un bon dessin vaut mieux qu’un long discours, pour percevoir et faire ressentir l’horreur d’une telle situation.
Quoi qu’on pense de la ligne – plutôt belliciste et atlantiste – du journal sur la question syrienne, c’est un témoignage marquant et fort qu’il publie aujourd’hui. Et on peut saluer la démarche.

NAJAH ALBUKAI
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