Gudesonn, tome 2: la poussière des dieux, Eric Adam, Pierre Boisserie et Didier Convard (scénario), Mr Fab (dessin). Editions Delcourt, 56 pages, 14,50 euros.
Dans ce monde parallèle, où l’humanité est restée polythéiste et où la Guilde du Nord adorant les dieux nordiques domine la planète, la situation du capitaine Gudesonn, de la police de Stockholm continue d’être périlleuse. Impliqué malgré lui dans une affaire d’Etat qui le dépasse, depuis que la Guilde a décidé de supprimer Nils, un enfant de 4 ans qui pourrait être, selon certaines prédictions, le futur « messie » qui mettrait à bas la civilisation. Gudesonn et Joanna, une policière locale qui ont recueilli Nils sont toujours pourchassés. Mais il s’attachent aussi à mettre en place leur contre-attaque. D’autant que les choses se bousculent également au sein de la guilde, où l’oracle en charge des divinations sur Nils est retrouvé mort, tandis qu’un complot egyptien se prépare. Et que Gudesonn révèle ses qualités d’oracle, capable, grâce à la « poussière des dieux », de voir lui aussi les avenirs potentiels qui attendent le monde…
Au prime abord, cette nouvelle série uchronique avait de quoi laisser perplexe, avec ce mélange de thriller politico-policier, de transes technologico-chamaniques sur fond de civilisations polythéistes antiques. Mais le premier volet de cette trilogie (ou du premier cyle de la série) avait réussi à bien poser les personnages et à mettre en route un récit haletant et… cohérent.
Ce second volume possède les mêmes qualités. La personnalité de l’inspecteur Gudesonn se précise. Et l’on découvre l’horrible tragédie à l’origine de son hostilité pour la nuit du Walpurgis, d’où lui vient son athéisme farouche. Les autres protagonistes révèlent également des zones d’ombre, des failles, qui les rendent attachants. Et, plus ténue, la réflexion sur les religions et les dangers du monothéisme, demeure cependant comme un arrière-plan ironique (et pas faux).
L’action, portée par un dessin réaliste sans flamboyance mais très correct, avance encore très rapidement, les rebondissements se multiplient, dont le dernier, un brin attendu, remet néanmoins en perspective toute l’histoire et relance l’intérêt pour le dénouement final à venir.
A défaut d’en prévoir l’avenir, cette série se révèle pour l’instant comme une bonne surprise.
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