Styliste-modéliste indépendante, Mathilde Malvoisin navigue entre Amiens et Arras pour réaliser des vêtements entièrement sur-mesure. Elle s’apprête à ouvrir sa propre boutique/atelier.
Originaire d’Arras, Mathilde Malvoisin a toujours cultivé un goût particulier pour la matière et les travaux manuels. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle intègre l’ESMOD à Roubaix. « Pendant 3 ans j’ai appris le métier de styliste-modéliste. J’aime particulièrement le moment où l’on passe du dessin au vêtement » raconte-t-elle. Après un stage dans les ateliers du créateur Alexis Mabille, Mathilde fait ses armes chez un spécialiste de la chemise avant de faire un tour par les accessoires chez Devred – et de s’installer à Amiens- avant de réaliser des vêtements de travail. « Il y a environ 5 ans, j’ai monté mon auto-entreprise. Je propose uniquement du sur-mesure. Parfois la cliente a une idée très précise de ce qu’elle veut et je réalise le vêtement souhaité. Sinon, nous discutons de ses envies, de ce qu’elle aime et je fais un croquis » poursuit la créatrice. Avec son carré bouclé, ses yeux bleus et sa peau laiteuse, Mathilde Malvoisin a tout de la jeune première. Et pourtant. Derrière cet air calme on devine un esprit bouillonnant et une travailleuse acharnée.



Avec maîtrise, elle met en volume le dessin initial et propose à l’occasion d’un deuxième rendez-vous une toile, « un brouillon du vêtement » dit-elle. « C’est sur cette toile que l’on peut ajuster, faire les modifications. Parfois je peux aussi réaliser plusieurs toiles d’études avec différentes poches ou manches par exemple » ajoute la créatrice qui se souvient encore d’une mariée émue aux larmes en enfilant la toile. « Ça c’était particulièrement gratifiant » confie-t-elle. Lors de ce même deuxième rendez-vous, l’heureuse cliente choisit le tissu qui se transformera en jupe, robe ou pantalon. Mathilde n’aura plus alors qu’à enfourcher sa machine à coudre pour donner vie au vêtement souhaité. « Je suis très attentive aux détails et aux finitions, c’est cela qui fait la différence en plus de la coupe. Parfois il m’arrive encore de défaire un vêtement pour comprendre comment il est monté » souligne celle qui navigue toujours entre Amiens et Arras.



Depuis la rentrée cependant, elle a investi le 19 rue Paul Doumer, là-bas, dans le grand Nord. Après s’être forgée une solide expérience, elle s’apprête à ouvrir sa propre boutique/atelier. « Il y aura aussi des vêtements en matières bio, des objets de créateurs et je suis en train d’imaginer une petite ligne de vêtements à personnaliser » sourit-elle. Nul doute que cette Mathilde là aurait facilement faire chavirer le cœur de Brel.
DLP
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