Commissaire Kouamé, tome 1: un si joli jardin, Marguerite Abouet et Donatien Mary. Editions Gallimard Bande dessinée, 104 pages, 20 euros.
Marguerite Abouet publie donc quasiment en même temps un nouvel album en même temps que son dessinateur d’Aya de Yopougon, Clément Oubrerie. Mais tandis qu’il fait revivre Voltaire jeune, elle est resté fidèle à son Afrique natale.
Pour Commissaire Kouamé, Marguerite Abouet s’éloigne cependant totalement de la belle et douce Aya. Elle s’intéresse cette fois à un personnage d’un commissaire de police ivoirien, Marius Kouamé, au physique particulier, toujours bien endimanché et aux méthodes plus que controversées pour obtenir des aveux. Il forme un drôle de tandem avec son adjoint Arsène, un blanc à chemises fleuries particulièrement expert dans les interrogatoires musclés et brutaux.
Tous deux doivent retrouver les assassins du magistrat Traoré Compliqué, ami personnel du commissaire, retrouvé mort dans un sordide hôtel de passe.
On suit avec une certaine jubilation ce polar déjanté et loufoque avec ce duo de flics, assez improbable entre ripoux et redresseurs de tort. Même les scènes de violence se révèlent humoristiques. La description de la société ivoirienne contemporaine apporte une touche exotique et sociologiquement intéressante à cette aventure. On découvre une galerie de personnages représentatifs de la culture africaine, écartelée entre traditions et modernité.
Le dessin très nerveux et naïf de Donatien Mary, au style faussement enfantin, et bien coloré sublime le scénario. Le commissaire Kouamé a de beaux jours devant lui. N’en déplaisent aux bandits !
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