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Thomas Monconduit : “Laisse, laisse, tu fais de la merde depuis le début”

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(Photo FRED DOUCHET)

Avant un déplacement à Reims, le milieu de terrain de l’Amiens SC revient sur le passé, les braqueurs, évoque le présent, le maintien, et l’avenir, en voiture électrique, en n’étant pas satisfait de ses prestations.

Thomas Monconduit se souviendra toute sa vie du 19 mai 2017 à Reims: «Je ne vais jamais oublier cette date. Sportivement, je pense que je ne ressentirai plus jamais ces sensations et cette émotion vécues ce jour-là. C’est impossible.». Entretien à la veille du déplacement à Reims.

C’est vous qui aviez décidé de tirer le coup franc permettant à Bourgaud et à l’Amiens SC de monter en Ligue 1, le soir de la dernière journée de la saison 2016-2017 (1-2) ?
Manu venait de rentrer et faisait n’importe quoi. Du coup, je me souviens lui avoir dit: «: “Laisse, laisse, tu fais de la merde depuis le début”. Il va se placer et quand il marque, on fête son, but et cinq minutes après, il me dit: «C’est fou le destin. Tu me dégages du coup franc parce que je fais de la merde et c’est moi qui marque. C’est incroyable.» Il n’y a que le foot pour vivre ce genre d’émotion.
Vous rendez-vous compte que samedi dernier face à Nice, il n’y avait plus que deux joueurs ayant connu la montée en Ligue 1: vous et Gurtner !
Deux, c’est fou et ça va vite. Après, c’est le foot et tous les effectifs changent. Mais je n’avais même pas fait attention.
Autant on peut monter avec une équipe de «copains» de National en Ligue 2, autant en Ligue 1, il faut renouveler l’effectif ?
Les équipes qui montent, en n’y étant pas préparées, changent 80% de leur effectif. La saison dernière, on avait conservé un gros socle mais là, c’est la deuxième année et il y a plus de changements. C’est normal.
Quels souvenirs gardez-vous de la période où l’on vous surnommait «les braqueurs» ?
Avec Richard (Soumah), qui s’entraîne avec nous, on en parle au moins une fois par jour. Outre le côté sportif, humainement, on a vécu des moments incroyables. Franchement, c’était deux années fantastiques. J’avais adoré et c’est pour ça qu’à un moment donné, j’ai eu du mal à faire le passage en Ligue 1. On a vécu des matches aux scénarios complètement fous. Ce surnom de «braqueurs», après notre succès à Strasbourg en National, on le portait très bien.
Qu’est-ce qui faisait la force de cette équipe ?
L’ambiance et la force collective qui s’en dégageait. On pouvait être menés 2-0 ou 3-0, on sentait qu’on pouvait revenir. On avait une force de caractère et un groupe fort.
Et un petit peu de chance ?
Il en faut toujours. On en avait carrément mais chaque année, il en faut un peu.
Alors, il en faudra pour vous maintenir ?
Il en faut tous les ans. C’est vrai que cette saison, on n’en a pas eu mais je sens que ça va tourner dans un championnat difficile. Les joueurs étrangers le disent. Les équipes sont bien en place, elles s’accrochent et elles pensent plus à ne pas prendre de but qu’à marquer.

Vous êtes incapables de faire une série…
Justement, je sens que ça va tourner et je crois que c’est le bon moment.
L’équipe a-t-elle trouvé un début d’équilibre ?
Depuis l’arrivée de Serhou (Guirassy) et c’est vrai qu’avec deux attaquants, on pèse un peu plus sur les défenses adverses. C’est un peu mieux.
Estimez-vous avoir un calendrier plus favorable ?
Je me méfie de ça. La saison dernière, tout le monde disait qu’on avait un mauvais calendrier et on s’en est sortis très bien. Ce sera aussi difficile de jouer Reims, Nîmes ou Angers.
Votre mercato d’hiver a-t-il été raté ?
On jugera en fin de saison. C’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens.
Guirassy et Pieters, c’est quand même un plus ?
Oui, c’est un plus et l’effectif était un peu réduit. Après, on verra en fin de saison.
Êtes-vous satisfait de vos prestations ?
Jusqu’alors, je ne suis pas trop satisfait. Ma saison est un peu banale. J’ai alterné le chaud et le froid. Après, on me reproche mes statistiques mais je ne suis pas un joueur à stats.
Les statistiques tuent-elles le foot ?
Je pense oui, et Benzema en a parlé. On regarde trop les statistiques alors qu’il y a des joueurs qui font jouer l’équipe en lui permettant d’avoir un équilibre. C’est ce que je m’efforce de faire. Je ne marque pas, je ne fais pas de passes décisives et on va me le reprocher mais je pense plus à l’équipe d’abord. Après, ça fait quatre ans que je suis là et il y a un peu une part de moi-même qui s’endort. Il faut trouver des objectifs collectifs et individuels qui puissent me permettre de rehausser mon niveau. C’est vrai que je peux faire beaucoup plus.
Comment peut-on vous piquer pour vous faire réagir ?
Depuis que je suis tout petit, j’ai un peu tendance à m’endormir mais là, le fait d’être au pied du mur et d’assurer le maintien va faire bouger tout le monde. Je le sens.
Vos appréciations sur vos bulletins de notes c’était «peut mieux faire» ?
C’était tout le temps ça. Je pouvais avoir 14 ou 15 de moyenne, c’était toujours «peut mieux faire» et du coup, mon père me piquait toujours en me promettant telle ou telle chose si je ramenais une moyenne supérieure. Il y avait toujours des challenges et cela me forçait à faire plus.
Avec du recul, quel métier auriez-vous aimé faire ?
À la base, je voulais être kiné mais plus j’évolue et plus je veux faire un truc dans l’écologie. Je ne sais pas quoi mais j’y suis sensible. Je trouve qu’on respecte de moins en moins notre planète. On est en février et il fait 20 degrés. Tout le monde est content mais on devrait être inquiet.
Vous n’avez pas un petit côté idéaliste ?
Un côté utopique plutôt et je suis en train de réfléchir pour rouler en voiture électrique. La 106 ne démarre plus et ma 207 bipe de partout. Elle n’en peut plus. Je commence à regarder et je lance un appel à Alain Gest: Amiens manque de bornes électriques pour recharger les voitures.

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