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Glénat, cinquante ans d’histoires de la BD

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Les éditions Jacques Glénat célèbrent cette année leur cinquante ans. Occasion d’un premier ouvrage récapitulatif-souvenir non dénué d’intérêt.

Cinquante ans, c’est une date marquante. Notamment pour une maison d’édition. Et plus encore quand celle-ci est identifée avec son créateur. C’est le cas avec Glénat et Jacques Glénat.

Pour marquer le début de cette année commémorative, la maison a édité son petit livre rouge. “50 ans de passion”, prenant la forme d’un gros livret d’une centaine de pages, sobre, richement et intelligemment illustré, hors collection et hors commerce.

Rédigé par le journaliste culturel local Jean-Louis Roux, le livre revient sur toute l’histoire de Glénat, né de la “passion” d’un jeune Grenoblois pour la bande dessinée, à la fin des années 60. De “Schtroumpf”, le fanzine ronéotypé jusqu’aux derniers projets éditoriaux et autres du groupe, c’est un demi-siècle d’histoire du 9e art qui revient à la surface.
Il ne faut, bien sûr, pas s’attendre ici à une approche critique de l’aventure. Mais les différentes étapes mises en lumière permettent de rappeler le rôle de Jacques Glénat dans le développement de la BD.

La première page du premier numéro de “Schtroumpf”, le fanzine de Jacques Glénat

Le fanzinat d’abord, puis, dès 1969 donc, les premières publications (sous label Cahiers de la bande dessinée) d’illustrations de Jacobs, puis dès 1974 les premiers “vrais” albums de BD, avec Greg (Constant Souci) et Les Gnans-Gnans de Claire Brétecher, alors encore peu connue. Un beau flair réédité l’année suivante avec Légende et réalité de Casque d’or, premier album d’Annie Goetzinger !

Manifestant un intérêt réel pour la presse, et avant Tchô, avec Zep et toute une jeune génération d’auteurs jeunesse (dont quelques autres gros succès, comme Lou), il y aura l’éphémère Canard sauvage, puis Circus et enfin l’emblématique Vécu ; un magazine et bientôt une collection qui marqueront l’essor et l’orientation “BD historique” de l’éditeur alpin, raconté ici par celui qui en fut au lancement, Henri Filipini. C’est là que naquirent notamment des séries qui marquèrent de leur empreinte les années 80, comme Les Passagers du vent de Bourgeon, Les 7 vies de l’épervier de Cothias et Juillard, Louis La Guigne de Giroud et Dethorey.

Vingt ans plus tard, à l’aube des années 2000, Glénat initiera aussi la tendance de la “BD ésotérique”, avec le Troisième Testament de Xavier Dorison et Alex Alice mais surtout les magistrales saga du Triangle secret autour de Didier Convard et du Décalogue, orchestré par Frank Giroud. Deux oeuvres emblématiques et qui demeurent parmi les meilleures du genre (d’un genre qui, par ailleurs, a aussi eu ensuite pas mal d’avatars…).

Autre incontestable révolution à attribuer à Glénat: l’arrivée du manga en France, avec la traduction d’Akira, puis de Dragon Ball. Initiatives pas forcément rémunératrices tout de suite et sources plutôt de pas mal d’ennuis et de polémiques, mais une initiation à la bande dessinée japonaise qui a incontestablement transformé le paysage de la bande dessinée française depuis.

Ecrit d’une plume précise et alerte, ces 50 ans de passion reviennent aussi sur l’intérêt pour d’autres auteurs étrangers, de comics américains mais aussi d’ailleurs – Glénat se revendique comme “l’éditeur de BD qui a le plus d’auteurs du monde entier à son catalogue” –  notamment Quino (le père de Mafalda) ou l’autre argentin Mordillo (et ses inoubliables bonhommes rondouillards à gros nez), ou encore la révélation de l’Italien Vittorio Giardino.
Plus proche, le livre revient aussi sur la belle collection des “créations originales Disney” (ainsi que sur l’édition de beaux livres, sur la montagne et la mer notamment). Mais, plus intéressant encore, il évoque quelques projets qui devraient voir le jour dans les mois et années à venir.

Ainsi, lancée fin 2018, la collection “Vinifera” qui se propose de retracer en trente albums l’histoire du vin, puis en ce printemps “Un pape dans l’Histoire” en partenariat avec les éditions du Cerf relatant l’histoire à travers celle des papes de l’église catholique. En 2020, verra le jour, dans le même esprit “L’histoire de la franc-maçonnerie” (annoncée en 12 albums), puis ensuite une série sur l’Ancien Testament, les serial-killers ou le développement personnel. Sans oublier une volonté de monter en puissance dans le domaine de la BD jeunesse.

De quoi illustrer le dynamisme d’une maison d’édition demeurée indépendante et familiale et qui rayonne depuis sa “cathédrale de la BD”, l’ex-couvent Sainte-Cécile à Grenoble, qui héberge depuis 2009 la société. Un bon anniversaire, donc.

L’ex-02couvent Sainte-Cécile, qui héberge le siège de la maison d’édition Glénat à Grenoble.

L’article Glénat, cinquante ans d’histoires de la BD est apparu en premier sur Courrier plus.


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