Siné mensuel tient toujours la forme et se double désormais de sa version féminine. Qui ne simule pas non plus.
Siné mensuel, en ce mois de mai délaisse en couv’ les Gilets jaunes pour une saisissante illustration en lien avec les Européennes à venir (signée Pakman); un sujet repris sans réel intérêt à l’intérieur (hormis les deux dessins drôlatiques de Jiho).
En revanche, la fin du grand débat, la suite du mouvement social et l’incendie de Notre-Dame donnent lieu à une série de dessins réjouissants qui valent le détour et déclenchent souvent un rire salvateur.
Emmanuel Macron sert aussi de cible à Lacombe dénonçant les “fake news” du Président (et c’était avant que Christophe Castaner ne s’indigne de “l’attaque” de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière par une horde de Gilets jaunes et de blocs noirs. Jiho, lui, aborde la saga présidentielle plutôt sous l’angle de incendie de la cathédrale, avec Emmanuel Macron en incendiaire du contrat social et des services publics. On notera aussi un dessin, très noir, de Berth, rappelant la mort du petit Aylan, voilà quatre ans déjà (“il a bien grandi, c’est devenu un beau jeune homme” précise une bulle devant un corps d’ado allongé dans le sable d’une plage…) ainsi qu’un dossier de fond sur la psychiatrie, illustré de façon très efficace par Rémi Malingrëy. Lindingre, pour sa part, faisant un sort de belle manière à la rumeur des roms kidnappeurs d’enfants, façon café du commerce.
Siné Madame, le journal qui ne simule pas
Etn ce début de printemps, Siné mensuel est aussi moins seul. Avec l’arrivée d’une “petite soeur” (sans machisme aucun). Car Siné Madame a fait son arrivée en kiosque mi-avril.
Le numéro 1 – forcément collector – est donc encore en rayons pendant quelques jours !
L’idée de ce “premier mensuel satirique et sociétal” entièrement écrit et illustré par des femmes (pour l’instant) trottait dans la tête de Catherine Sinet et de ses copines depuis un certains temps.
Avec une pagination modeste de 8 pages pour ce premier numéro (pour 2,30 €), ce nouveau magazine se veut “sans tabous” et ambitionne de dire ce que cette bande de filles “se raconte” entre elles, leurs histoires, leurs éclats de rire, leurs questions, leurs désirs. Et avec la volonté de partager tout ça avec tous, femmes comme hommes. Ce qui donne, pour cette fois, des articles fouillés sur l’andropause ou le clitoris, un test vécu (très drôle) de gel orgasmique par Juliette Arnaud et quelques chroniques enlevées sur le langage ou sur les rapports pas si simples entre maternité et féminisme.
Et, bien sûr, dessinatrices et illustratrices sont aussi de la partie. Et, chacun pourra en effet y trouver du plaisir.
Si le dessin de couv’, signé Albertine, en forme de manifeste (avec ces gens discutant ensemble) peut refroidir avec son graphisme déformé et froid, on appréciera de retrouver, en pages intérieures, Willis From Tunis, Florence Cestac ou Zoé Thouron.
Bref, un lancement réussi, en attendant le numéro 2, pour cette mi-mai.
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