Par sa longévité politique, par sa stature, ses péripéties politico-financières et ses coups de gueule, Jacques Chirac était un “bon client” pour la presse satirique et ses dessinateurs. On attendait donc avec une certaine curiosité la manière dont, elle aussi, enterrerait Chirac.
Le Canard enchaîné a plutôt fait dans une relative sobriété, en s’attachant à décrire “35 ans d’histoire(s) avec le Canard”. En l’occurrence, une page de compilation des divers scandales qui ont accompagné la carrière de l’ancien Président. Occasion, surtout, de retrouver une série de dessins de Cabu pour illustrer les articles.
Pris sans doute par le temps et les délais de bouclage, Siné mensuel et les différents dessinateurs-maison ne consacrent pas grand chose à Jacques Chirac. Mais on notera quand même un – bon – “dessin hommage signé Lindingre (avec un Juppé soulagé que, cette fois au moins, Chirac ne l’ait pas contraint à prendre sa place… rappel des affaires parisiennes ou le fidèle Juppé a endossé la sanction) et l’exhumation d’un dessin de Siné, un peu décalé mais qui a le mérite d’être là. Geluck, pour le coup, tape un peu à côté, en tentant de lier la mort de Chirac et la catastrophe Lubrizol à Rouen.
En revanche, belle réussite pour la une du mensuel, où le beau dessin de Pinel (brocardant la tactique macronienne de faire resurgir le débat sur l’immigration afin de masquer les colères sociales) prend une dimension plus historique, et chiraquienne, avec son titre.
Mais c’est Charlie Hebdo qui a fait le plus gros effort rédactionnel, avec un vrai numéro collector.
Chaque chroniqueur y est allé de son approche “chiraquisée”, d’un intérêt inégal s’agissant des textes, mais avec un beau travail graphique sur “l’engagement de Chirac” par Biche. Et l’éditorial de Riss, mesuré et sans emphase est dans le ton. Et, surtout, la Der avec les traditionnelles “couvertures auxquelles vous avez échappé”, propose un beau florilège de dessins réussis et drôles.
Et tout le journal est ponctué des “unes” plus ou moins historiques dédiées à Chirac, soit plus de 80 couv’ brassant près de cinquante ans d’histoire ! Un numéro qui, comme on l’a dit à plusieurs reprises ces derniers jours, à travers la mémoire de Jacques Chirac fait aussi resurgir toute la nostalgie d’une époque.
L’article Chirac, satire de partout est apparu en premier sur Courrier plus.