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Arispe, Gorey, Kliaving et Mont, quatre bizarreries illustrées pour débuter l’année

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Inclassables, entre strips et illustrations, voici quatre petits livres très différents mais, au-delà d’un petit format commun, tous étranges et attachants à leur manière pour bien débuter cette année 2020 au nombre lui aussi atypique…

Sagesse orientale de Nicolas Arispe

 Le plus long des chemins, Nicolas Arispe. Editions Le Tripode, 32 pages, 13 euros. Auteur et dessinateur argentin, Nicolas Arispe a franchi l’Atlantique grâce au travail des éditions du Tripode et s’est fait remarquer par son impressionnant Livre puis par le double et réversible macabre La mère et la mort/Le départ. Ce Long chemin est en fait cette fois un court récit jeunesse empreint de spiritualité chinoise. Un jeune renard, apprenti philosophe, après une longue période de méditation se sent près à retrouver son maître. Après un retour frénétique, la suite lui prouvera que non… Une fin joliment ironique et un dessin toujours aussi superbe, en noir et blanc, nourri de l’oeuvre de Lafcadio Hearn qui fit découvrir le Japon et inspira Stephan Zweig ou Marguerite Yourcenar, font de ce petit ouvrage une belle petite leçon de vie poétique.

 

Surréalisme aquatique de Serge Kliaving

 Hôtel Atlantide, Serge Kliaving. Editions Le Tripode, 116 pages, 21 euros. Autre “OVNI” déniché par les éditions du Tripode, et présenté comme l’oeuvre d’un auteur méconnu ayant apporté discrètement une enveloppe et quelques dessins dévoilant un étrange hôtel au nombre de chambres changeant sans arrêt et peuplé d’une faune aquatique tout aussi bizarre. Artiste pop art, le Parisien Serge Kliaving propose ici son premier livre, succession d’images troublantes réalisées à la carte à gratter, dans un univers absurde et surréaliste évoquant Topor ou Magritte par son humour subtil et décalé. L’ensemble apparaît certes un peu hermétique mais fascinant.

Détournements pop culture d’Alberto Montt

 Fichtre ! Alberto Montt. Editions Ça et Là, 160 pages, 14 euros. Une vraie découverte d’un auteur équatorien proposée par les éditions Ça et Là (qui avait déjà édité le roman graphique d’Alberto Montt Roucou en 2018) . Plus de 150 strips issus de son blog à succès Dosis diarias sont rassemblés ici. Réalisés avec un trait fin et joliment mis en couleur, ces dessins s’inspirent de l’actualité, de l’histoire de l’art ou de la pop culture au sens large pour mieux la détourner en situations burlesques et souvent très drôles. Reflet d’un humour bien déjanté où l’on croise Dieu mais aussi un chanteur de Death Metal atteint du syndrome de La Tourette, des vaches folles, un playmobil en chimio ou l’abeille Maya (du dessin animé des années 70 du même nom) est vraiment maya, où l’on peut mourir frappé d’un arc-en-ciel comme de la foudre, où l’on peut méditer avec Malevitch ou découvrir un schtroumpf peint par Picasso (dans sa période bleue, bien sûr) ! Un petit livre à l’imagination débordante à savourer page par page.

 

Anthologie macabre d’Edward Gorey

Une anthologie, Edward Gorey. Editions du Tripode, 176 pages, 16 euros. Cette fois, au-delà même de l’oeuvre, c’est déjà l’artiste qui s’impose par sa singularité. Edward Gorey (1925-2000) est une figure légendaire de la culture américaine, revendiqué par Terry Gilliam ou Tim Burton, écrivain-dessinateur autodidacte un peu misanthrope hantant les rues de New York avec son manteau à fourrure  et ses croix celtes.

Ici, sont rassemblés par ordre chronologique cinq oeuvres de Gorey. L’enfant guigne conte l’histoire atroce d’une petite fille riche frappée de tous les sorts possibles, Les enfants fichus (l’une des oeuvres les plus connues de l’auteur) est un abécédaire de morts d’enfants, L’Aile ouest est un étrange récit sans texte et passablement abscons décrivant des détails des pièces d’un manoir, Total Zoo est un autre abécédaire, d’animaux imaginaires et fantastiques. Enfin, Le Couple détestable, évoqué par son éditeur comme le chef d’oeuvre d’Edward Gorey retranscrit un vrai fait divers, autour d’un couple de Manchester tueurs d’enfants dans les années 1960. Avec, à chaque fois, un trait simple, versant parfois dans le caricatural mais des arrières-plans souvent fouillés et une ambiance étrangement rétro aux ambiances victoriennes ou début XXe siècle.

A noter que les éditions du Tripode ont déjà édité plusieurs albums d’Edward Gorey dont Les Jumblies, belle mise en scène du poème d’Edward Lear.

Un des dessins de l’abécédaire macabre “Les Enfants fichus”.

 

 

 

 

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