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Le bon conte d’Aldobrando

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 Aldobrando, Gipi (scénario), Luigi Critone (dessin), Francesco Daniele et Claudia Palescandolo (couleurs). Editions Casterman, 208 pages, 23 euros.

Connus pour ses albums forts et sombres, comme sa Terre des fils, et ce depuis son premier roman graphique, Notes pour une histoire de guerre, Gipi se fait presque léger ici – toute proportion gardée – dans cette histoire médiévale au dessin confié, avec bonheur à son compatriote Luigi Critone.

Le tout jeune Aldobrando a été confié aux bons soins d’un vieux sorcier, par son père, chevalier promis à une mort certaine, pour laver son honneur, dans “la fosse”. Timide et renfermé, Aldobrando grandit entre les quatre murs de la cahute du sorcier jusqu’au jour où l’incitant à réaliser un sortilège, le mage semble se blesser à l’oeil et ordonne à son apprenti d’aller chercher une herbe guérisseuse, “l’herbe du loup”. Naïf, mais volontaire, Aldobrando va entamer un long périple et subir bien des avanies.

Il tombe d’abord sur le meurtrier du prince de Deux Fontaines, puis va se voir lui-même confondu avec cet assassin et jeté dans les geôles de Deux Fontaines, alors que le roi de la cité prépare son mariage avec sa fille adoptive, elle aussi prisonnière à sa manière, tout comme son esclave de servante.

Promis à une mort certaine, Albobrando va pourtant réussir à s’en sortir, grâce à un concours de circonstances improbable, début de nouvelles péripéties, au cours desquelles il n’oubliera jamais sa mission initiale…

Dans ce monde médiéval d’opérette, crasseux et plein de perfidie – que l’on pourrait rapprocher du superbe film de Monicelli l’Armée Brancaleone – Aldobrando détonne par son innocence et sa farouche détermination. Mais celles-ci déteindront sur son entourage et embellirons le monde.

Ce récit initiatique en forme de joli conte moral, voire philosophique, séduit également par l’ampleur bien maîtrisée du récit (plus de 200 pages), son sens du dialogue et par ses rebondissements épiques dignes des grands feuilletons d’aventure.

Luigi Critone, au dessin, démontre également de belles qualités graphiques, avec un vrai talent pour retranscrire les caractères de ses personnages, de la jolie et pure princesse au roublard “Sire Gennaro”, de l’effrayant “semeurdemort” à l’adipeux roi de Deux Fontaines. Et la mise en couleurs, délicate renforce encore cette intensité. Une jolie leçon de vie et un bel album qui, finalement, s’avère plus marquant et profond qu’il ne pouvait le sembler au premier regard.

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