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L’effet Papillon joue à plein

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La Femme papillon, Michel Coulon (scénario), Gregory Mardon (dessin). Editions Futuropolis, 168 pages, 21 euros.

Greg Mardon, un auteur de bande dessinée franco-belge, plutôt littéraire et faisant dans l’autofiction, mais sur le déclin, se voit proposer par son éditeur, Sébastien, de Futuropolis, de faire un comics… pour la nouvelle collection que la maison entend lancer. Mais attention, avec une conscience sociale : “On veut créer un super héros noir ou maghrébin auquel les jeunes issus de l’immigration puissent s’identifier“. Malgré son refus de principe et séduit surtout par la conséquente avance promise, il s’y met laborieusement.

Finalement, un papillon bleu venu se poser sur le rebord de sa fenêtre lui inspire son personnage: Butterfly-Woman. Une femme noire, faisant le ménage dans un labo de physique à New York et qui se retrouve bombardée d’électrons dans un accélérateur de particules alors qu’un papillon s’était posé sur son dos. Devenue scientifique de haut vol, elle passe alors ses nuits à aider les victimes de violeurs ou de racistes. Sa seule faille étant de devenir accro au pollen. Le projet est validé, l’album sort mais, à cause d’une mystérieuse onde gravitationnelle née de la fusion de deux trous noirs, Butterfly-woman débarque pour de bon à Paris. Son auteur, Pygmalion un peu dépassé par les événements, va chercher à la retrouver.

Le face à face entre l’auteur et son éditeur.

Oeuvre d'”autofiction”, mais surtout d’autodérision, cette Femme papillon est réjouissante à plus d’un titre. Née de la rencontre entre le dessinateur Greg Mardon – qui se dessine sans fard et avec humour sur un mode caricatural enlevé – et le scénariste de films d’animation Michel Coulon (ayant oeuvré sur Les Dalton ou la série Magic), cette drôle de comédie brocarde gentiment le monde de l’édition. Il met ainsi en scène sous leur vrai nom et les croquant plutôt bien Sébastien Gnaedig, éditeur chez Futuropolis ou Anne-Gaëlle Fontaine, leur dévouée attachée de presse – pointe les contraintes des “boulots alimentaires” ou les stratégies de promotion indexées sur les espérances de vente, se moque aussi des comics américains ou du statut de l’auteur, cloué à sa table à dessin et cherchant avec plus ou moins de réussite l’inspiration.

C’est aussi l’occasion d’une plongée assez détaillée dans le processus de création et de fabrication d’un album – jusqu’à l’insertion de jolies pages de rough illustrant la naissance du personnage de Butterfly woman. Et cette forme de mise en abîme de l’auteur se dessinant en auteur dessinant le personnage qui devient l’acteur principal de l’album est bien mené jusqu’à son terme, même si la deuxième partie du récit aurait peut être gagné à être un peu ramassé.

Et, comme promis, tout cela se termine sur une fin ouverte… Dès fois que ça marche et qu’il serait envisageable d’en faire un tome 2 !

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