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La drôle de retraite de Russie de Napoléon et d’Armand de Caulaincourt

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 Napoléon doit mourir, Jean-Baptiste Bourgois. Editions Sarbacane, 168 pages, 26 euros.

On n’a jamais vu une telle évocation de la retraite de Russie. Mais celle-ci est à l’image, fantasque et fantastique, du héros de cette aventure, Armand Augustin Louis de Caulaincourt. Enfant charmant, d’une vive intelligence et doté d’une étonnante capacité à éviter les coups, puis une fois adulte, les balles et autres désagréments physiques. Des facultés qu’il va mettre au service de la Révolution française, en participant à toutes les grandes batailles des années 1790, puis, plus encore au service du Premier Empire.

Héros napoléonien bien connu (ah, non ?), il s’illustra ainsi, de façon plus discrète auprès de l’Empereur qu’il retrouva à Moscou en flammes. Et c’est à lui que l’on doit la sauvegarde de l’Europe que Napoléon, dans sa fièvre, était sur le point de détruire à la tête de son armée de démons, comme tout le monde le sait, bien sûr…

Roman graphique aussi fantaisiste que surprenant, Napoléon doit mourir se distingue déjà par son style volontairement très rétro, retrouvant les techniques narratives des origines de la bande dessinée, avec souvent des récitatifs placés sous des dessins sans cases. Ou des dessins positionnés de diverses manières dans la page. Le style, épuré et fin, fait songer à du Sempé un peu enfantin, ou le minimalisme du trait se double d’une méticulosité certaine quand il s’agit de dessiner une armée en retraite ou un démon détruisant une cité. Et cela avec le même talent pour décrire une bataille pleine de cris et de fureur ou des paysages nettement plus contemplatifs.

Cette grande liberté graphique se retrouve également dans la narration, avec son mélange étonnant de récit historique et de pure fantasy débridée. Cela donne une série d’aventures rocambolesques, parfaitement loufoques, mais avec une vraie cohérence interne pour peu que l’on accepte de plonger dans l’univers fantaisiste et l’humour très particulier de Jean-Baptiste Bourgois.

Sans avoir peut être la profondeur de Longue vie de Stanislas Moussé (qui récidive cet automne avec Le Fils du roi), cet album est quand même un nouvel OVNI hors norme dans cette année 2020.

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