Le Mur, tome 2: Homo Homini Deus, Mario Alberti d’après l’oeuvre d’Antoine Charreyron. Editions Glénat, 64 pages, 15,50 euros.
Solal, le jeune petit génie de la mécanique a donc réussi à passer le Mur, à la fin du tome précédent. Mais derrière, “ED3N” est loin d’être l’Eden escompté, plutôt une autre forme de cauchemar. Née d’une première infamie – le massacre de réfugiés voulant accéder à la plateforme, “Eden” est désormais moribonde. Sous un soleil artificiel, les derniers privilégiés vivent sous la menace des “sans-vie”. Des zombies dont l’énergie a été captée accidentellement par la technologie mise en place par le fondateur d’ED3N, Noah, afin de permettre à sa fille de marcher.
Cette dernière, devenue également un danger pour ses semblables avec son orbe s’est isolée et anime le réseau de défense de la cité, dont son robot géant, Cerberus. C’est avec elle que Solal va tenter de se sauver.
Après la lutte sauvage pour la survie, le rêve fou, à la Frankenstein, d’un homme se rêvant Dieu et voulant créer ou, à défaut, transformer l’homme.Avec ce deuxième tome, central à plus d’un titre, le projet de cette série commence à se préciser. Réflexion sur les réalités politiques contemporaines extrapolées – ainsi de la séquence d’ouverture avec les migrants refoulés dans l’eau à coups de mitraillettes.
Graphiquement, à l’image de la belle couverture et de la typo du titre, moderne et efficace, le travail est toujours aussi réussi dans un style réaliste nerveux, avec un découpage très dynamique (et des planches moins confuses que dans le tome précédent). On peut néanmoins encore déplorer une construction très hachée, alternant les récits entre passé et présent, entre l’intérieur et l’extérieur du Mur, ce qui ne facilite pas franchement la compréhension et la lisibilité de l’histoire.
Reste maintenant à espérer que le troisième tome, Homo Homini Spes, éclairera les derniers éléments encore dans l’ombre.
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